Pâques

 

HOMÉLIES AUDIOS DE PÂQUES ET DU DIMANCHE APRÈS PÂQUES

 

 

 
Homélie sans date[1] pour Pâques
 
Ép : Col 3, 1-4 ; Év : Mt 28, 8-10.
 
Christ est ressuscité !
Un des sentiments qui peut nous étonner et qui saisit les femmes Myrophores lorsqu’elles apprennent que le Christ est ressuscité est la peur, elles ont peur ; la crainte s’empare d’elles.
Elles ont peur parce que la nouvelle est un trop grand bonheur, elles craignent parce que ce qui est arrivé dépasse non seulement l’imagination, mais aussi leur cœur qui ne peut comprendre et contenir une telle joie. Elles ont peur, car elles sont venues pour oindre le Christ dans le tombeau.
Peut-être avaient-elles eu l’intuition enfouie, très petite qu’Il devait ressusciter ?... Mais des sentiments plus tendres, plus humains, mélangés de tristesse et de doute avaient recouvert cette intuition ; l’âme humaine est pleine de nuances, on ne sait plus ou commencent la foi et l’incrédulité, l’espérance ou le désespoir.
Elles sont venues pour oindre leur Maître, poussées par la fidélité et l’amour tout humain. Rien dans leur geste ne laisse supposer qu’elles vont à la rencontre de la nouvelle que le Christ est ressuscité. Et, soudain, elles aperçoivent l’ange, cet « homme en blanc[2] » – en d’autres Évangiles, il est dit « resplendissant » – il leur parle, elles ne voient pas encore le Christ – elles Le verront plus tard – et l’ange leur dit : « Allez en Galilée, ne cherchez pas, le Christ est ressuscité ![3] » Et voici, un être qui leur est doublement cher parce qu’il les aimait et parce que c’était leur Messie, leur Dieu, car parmi les femmes étaient cette Marthe et cette Marie qui disaient : « Tu es le Fils de Dieu ![4] » Celui-là est ressuscité !
Ces femmes se précipitent pour proclamer une vérité qui dépasse l’intelligence et qui la sauve.
Et alors, ce sentiment : Oh non ! Nous ne nous sommes pas trompées ! Car elles se sont demandé : « Comment est-ce arrivé ? Il est mort ! » Nous ne nous sommes pas trompées, Il est, en vérité, le Fils de Dieu. Il est, en vérité, ressuscité, ressuscité visiblement, humainement ; Il est ressuscité Celui Qui devait être la Vie, Qui est la Vie ; et nous avions éprouvé un doute...
Et alors, vis-à-vis de ce sentiment débordant de bonheur, de joie, qu’ont-elles ressenti ? La peur, la crainte, une autre peur, une autre crainte que celles que nous ressentons lorsque nous avons « peur » de quelque chose. Ce sont la peur, la crainte devant la splendeur. Nous, de même, nous aurons cette crainte quand nous verrons Dieu face à face. Et c’est pour cela que tout sera ébranlé.
Cette crainte du bonheur pascal, je vous la souhaite à tous en disant : Christ est ressuscité !
Amen.
[1] Selon une publication des éditions « Présence orthodoxe » de 1971.
[2] Cf. Mt 28, 3
[3] Cf. Mt 28, 7
[4] Cf. Jn 11, 27