Les relations de l'Eglise et l'Etat

 

Extrait du cours de Droit Canon du 28octobre 1959.

 

[…] à l’époque de ces persécutions, comment agit l’Église vis à vis de cet empire qui la persécute ? Elle agit suivant le principe du loyalisme. Quel est ce principe ? Il est exprimé par Tertullien, Cyprien, tous ces saints qui étaient en même temps avocats et qui connaissaient très bien la jurisprudence romaine : ils nous persécutent, c’est leur aveuglement, nous devons leur démontrer que nous ne sommes pas des ennemis de l’Empire, mais l’Église n’a besoin d’aucune aide extérieure parce que c’est elle qui a la Puissance Divine. Sa mission vis à vis de l’État qui la persécute est de fortifier cet État. Comme disait Tertullien : nous prions Dieu, non pour qu’il arrête ces persécutions mais pour qu’Il vous donne de bien diriger l’empire et d’être préservés des attaques des démons. L’Église primitive ne défend pas les droits de l’Église. Elle considérait qu’Elle possède tout, les choses les plus sublimes : Grâce, Salut, Christ. Le pauvre empire, qui ne les possède pas, doit être plutôt soutenu par l’Église, par ses prières.

[...]

Et nous arrivons au IV siècle, cette attitude de l’Église de servir l’État qui la persécute. Le résultat de cette tactique Divine, si vous voulez, est que l’État lui-même vient implorer l’Église d’entrer en union avec lui. Ce n’est pas, comme disait Philarète, l’autel qui va chercher l’appui du trône, c’est le trône qui vient chercher l’appui de l’autel. C’est Constantin le Grand, par la vision qu’il a eu près de Fontainebleau qui est venu demander à l’Église de venir à son aide.