Rameaux

 

Homélie du 2 avril 1961[1]

 

Ép : 1 Tm 6, 12-16 ; Év : Mt 21, 1-9 et Jn 12, 12-50.
 
Au Nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, Amen.
La foule acclamait le Christ comme Roi, Fils de David, comme roi légitime ; Son entrée est une entrée triomphale. Il entre dans Jérusalem comme entrerait un empereur dans son empire. Par la bouche des enfants, le Christ était choisi comme Roi de l’humanité. Et tout, dans cette fête des Rameaux, est victorieux.
Quelle est la plus grande vertu d’un empereur, d’un roi ? Être victorieux dans les batailles, écraser l’ennemi, apporter un état fort – n’est-ce pas ces choses-là qui caractérisent les grands empereurs et les rois ? Libérer ceux qui étaient enchaînés, écraser ceux qui étaient nos ennemis... Et criant Hosannah – c’est un cri de la foule, comme un Vivat ! Cri de la foule, de quelqu’un qui crie : « voilà ! enfin, nous avons quelqu’un qui va vaincre notre adversaire ! »
Ce Roi pacifique, ce Roi victorieux, Christ, Fils de David, Fils de l’homme, Fils de Dieu, sera victorieux – et avec la foule des Juifs et les enfants hébreux, l’humanité qu’Il a choisie – Il va donner une bataille, mais Il ne va pas réunir une armée, Il n’appellera pas les anges, Il ne va pas nommer ses Apôtres des généraux, ni de la foule faire des soldats... Lui-même, seul, Il ira combattre ! Lui-même, seul. Il ira combattre la mort et l’enfer.
Et ceci nous introduit dans deux aspects, deux couches superposées de la Semaine Sainte. Une couche extérieure, visible, la souffrance du Christ, l’injustice, la lâcheté – Sa passion, Sa mort, Son enterrement – cette coupe des péchés qu’Il doit boire, cette humiliation qu’Il doit recevoir – cet aspect extérieur, où déjà par Jean et Jérémie, l’humanité pleure, se lamente, en déchirant notre cœur. Venez et voyez s’il y a une douleur semblable à la mienne – cette Semaine Sainte, ou l’Homme de Douleur qui n’a plus de beauté, cet aspect de la Semaine Sainte, on a vraiment l’impression que tout est raté car le meilleur des hommes est crucifié. Et en crucifiant le Christ, on crucifie l’amour, la vérité... voilà le premier aspect.
Mais derrière cet aspect de la douleur, de l’abnégation, il y a une autre chose : la lutte victorieuse. Car la Croix est le symbole de souffrance, et la Croix, c’est l’épée qui est symbole de la victoire. Et la mort du Christ unit en même temps la mort – qui meurt avec nous – et la victoire mes amis !
De même, mes, amis, dans votre vie, il y a toujours deux aspects. Et, très souvent quand vous passez par une période de souffrances, d’épreuves – à ce moment-là, en vous, se livre la bataille entre le Christ et le diable ! Dans la bataille victorieuse, où vous êtes le champ de bataille, vous ne luttez plus, parce que vous êtes saisis par l’épreuve, vous êtes enchaînés par vos épreuves, vous êtes brisés par votre douleur ou maladie, vous êtes dans les ténèbres, tant vous êtes dans la douleur. À ce moment-là, soyez en sûrs : dans un autre plan, se livre la bataille pour vous ! Mais seul, le Christ lutte seul contre la mort, contre le péché en vous !
Il n’y a pas longtemps, j’ai vu une personne qui a atrocement souffert, qui a bouleversé tout mon être – et c’est normal, quand le Christ Lui-même dit dans cet Évangile d’aujourd’hui qu’il était profondément troublé, voyant sa souffrance et sa mort. J’étais saisi de trouble, dans l’incapacité d’aider cet être qui souffre. Et en même temps, avec un autre regard, qui était derrière ce regard, je voyais que dans cet être-là, il y a la lumière de la victoire, il y a la naissance de la sainteté, il y a l’œuvre du Christ qui s’accomplit – il y a la Résurrection, il y a la vie éternelle en Lui – il y a la chute de notre ennemi, de la mort et de l’enfer. Amen.
[1] D’après la retranscription d’un enregistrement audio.Homélie du 2 avril 1961[1] pour les Rameaux
Ép : 1 Tm 6, 12-16 ; Év : Mt 21, 1-9 et Jn 12, 12-50.
Au Nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, Amen.
La foule acclamait le Christ comme Roi, Fils de David, comme roi légitime ; Son entrée est une entrée triomphale. Il entre dans Jérusalem comme entrerait un empereur dans son empire. Par la bouche des enfants, le Christ était choisi comme Roi de l’humanité. Et tout, dans cette fête des Rameaux, est victorieux.
Quelle est la plus grande vertu d’un empereur, d’un roi ? Être victorieux dans les batailles, écraser l’ennemi, apporter un état fort – n’est-ce pas ces choses-là qui caractérisent les grands empereurs et les rois ? Libérer ceux qui étaient enchaînés, écraser ceux qui étaient nos ennemis... Et criant Hosannah – c’est un cri de la foule, comme un Vivat ! Cri de la foule, de quelqu’un qui crie : « voilà ! enfin, nous avons quelqu’un qui va vaincre notre adversaire ! »
Ce Roi pacifique, ce Roi victorieux, Christ, Fils de David, Fils de l’homme, Fils de Dieu, sera victorieux – et avec la foule des Juifs et les enfants hébreux, l’humanité qu’Il a choisie – Il va donner une bataille, mais Il ne va pas réunir une armée, Il n’appellera pas les anges, Il ne va pas nommer ses Apôtres des généraux, ni de la foule faire des soldats... Lui-même, seul, Il ira combattre ! Lui-même, seul. Il ira combattre la mort et l’enfer.
Et ceci nous introduit dans deux aspects, deux couches superposées de la Semaine Sainte. Une couche extérieure, visible, la souffrance du Christ, l’injustice, la lâcheté – Sa passion, Sa mort, Son enterrement – cette coupe des péchés qu’Il doit boire, cette humiliation qu’Il doit recevoir – cet aspect extérieur, où déjà par Jean et Jérémie, l’humanité pleure, se lamente, en déchirant notre cœur. Venez et voyez s’il y a une douleur semblable à la mienne – cette Semaine Sainte, ou l’Homme de Douleur qui n’a plus de beauté, cet aspect de la Semaine Sainte, on a vraiment l’impression que tout est raté car le meilleur des hommes est crucifié. Et en crucifiant le Christ, on crucifie l’amour, la vérité... voilà le premier aspect.
Mais derrière cet aspect de la douleur, de l’abnégation, il y a une autre chose : la lutte victorieuse. Car la Croix est le symbole de souffrance, et la Croix, c’est l’épée qui est symbole de la victoire. Et la mort du Christ unit en même temps la mort – qui meurt avec nous – et la victoire mes amis !
De même, mes, amis, dans votre vie, il y a toujours deux aspects. Et, très souvent quand vous passez par une période de souffrances, d’épreuves – à ce moment-là, en vous, se livre la bataille entre le Christ et le diable ! Dans la bataille victorieuse, où vous êtes le champ de bataille, vous ne luttez plus, parce que vous êtes saisis par l’épreuve, vous êtes enchaînés par vos épreuves, vous êtes brisés par votre douleur ou maladie, vous êtes dans les ténèbres, tant vous êtes dans la douleur. À ce moment-là, soyez en sûrs : dans un autre plan, se livre la bataille pour vous ! Mais seul, le Christ lutte seul contre la mort, contre le péché en vous !
Il n’y a pas longtemps, j’ai vu une personne qui a atrocement souffert, qui a bouleversé tout mon être – et c’est normal, quand le Christ Lui-même dit dans cet Évangile d’aujourd’hui qu’il était profondément troublé, voyant sa souffrance et sa mort. J’étais saisi de trouble, dans l’incapacité d’aider cet être qui souffre. Et en même temps, avec un autre regard, qui était derrière ce regard, je voyais que dans cet être-là, il y a la lumière de la victoire, il y a la naissance de la sainteté, il y a l’œuvre du Christ qui s’accomplit – il y a la Résurrection, il y a la vie éternelle en Lui – il y a la chute de notre ennemi, de la mort et de l’enfer. Amen.
[1] D’après la retranscription d’un enregistrement audio.