NAISSANCE DE L'ÉGLISE

 

Article publié en 1958 dans la revue Cahier Saint-Irénée n°11.

 

      Le Vendredi Saint, lorsque le Deuxième Adam S’endormit sur la croix, la nouvelle Ève-Église sortit de Son côté, sous forme de sang et d’eau, l’eau du baptême au Nom de la Trinité, le sang de la coupe eucharistique. Le Vendredi Saint, l’Église sortit du côté du Christ percé par la lance du sol­dat romain Longin.

 

     Le jour de la Pentecôte, la nouvelle Ève-Église ayant reçu le Souffle de la vie éternelle, la connaissance et la puissance du Saint-Esprit, se dressa devant le monde hostile, achevée, parfaite, pure, belle, femme forte, forte par la grâce, consciente de sa mission universelle.

 

     Le Vendredi Saint, elle sort tout entière du Christ comme la première Ève qui n’a d’autre ori­gine qu’Adam. Elle ne prend rien au monde, redevable uniquement à son Chef. Chaque parcelle de son être est tirée du Crucifié, du Verbe fait chair, mais c’est la lance d’un soldat romain qui ouvre le côté du Christ. Le soldat romain est le représentant de l’empire, de César, du monde politique. Cette lance de César apportera par le sang des martyrs, le té­moignage véridique à travers les siècles de l'Église et du Christ crucifié, du sommeil du Deuxième Adam, de la naissance de la nouvelle Ève, de la distinc­tion dans l’unité de l'Époux et de l'Épouse.

 

     À la glorieuse Résurrection, à la puissante Pentecôte, César est absent. Le Feu de la Divinité descendant sur chaque membre de l'Église tombe du ci­el à l’intérieur du cénacle, sans que les agitations extérieures de l’empire se doutent de son apparition. Mais bientôt le monde se heurtera à la prédication enflammée des Apôtres, lancée dans les peuples endor­mis par l’ignorance.

 

     Et alors apparaîtra la triple attitude du monde vis-à-vis de l’Église : il coopère avec elle, il l’ignore, il la persécute.