Le péché

 

Le péché, le mal nous paraissent redoutables mais, en réalité, ce que l’on appelle le péché adamique est, en soi, une inexpérience, une naïveté. C’est pourquoi Ève doit être nommée « vierge naïve » et Marie « vierge sage ». Il est nécessaire de le rappeler car tous nos péchés contiennent… de la bêtise, de la naïveté.
[…] C’est la raison pour laquelle le Christ est devenu enfant, afin d’effacer l’enfantillage du péché, afin d’être notre Lumière et pour que, progressivement, à travers les siècles, nous devenions des adultes.

Homélie de la Sainte Rencontre (1969)


Le péché originel n’est pas un acte qui, une fois accompli, plongea le monde passif dans l’iniquité ; l’histoire du péché se déroule et s’entrelace à notre salut.
[…] En effet, le noyau en était la désobéissance. La source, la racine de tous les péchés est dans la désobéissance à Dieu. […] Et dans la profondeur du péché originel réside le fait que l’homme préféra conquérir la puissance divine plutôt que l’amour du Seigneur ; son choix était libre.

Homélie de la septuagésime (17 février 1957)

 
 

 

Mais attention ! l’attribut « Immaculée » ne signifie pas « exempte du péché originel », il signifie que, par la puissance de la grâce surabondante, Marie n’a pas succombé au péché. […] Si la première Ève tombe, la deuxième résiste à la tentation. Un acte libre ne peut être effacé que par un acte libre ! et si Ève a désobéi, Marie devait, en son obéissance totale à Dieu, convertir la volonté humaine, pécheresse de la soumission au prince de ce monde, en obéissance à Dieu.
Quelques réflexions sur l’Immaculée Conception

 

 

 

[…] car chaque être est à la fois divinement libre dans le Christ et sous le joug du péché ; aucun homme n’est hors du péché, […] loin de nous, cette fausse théologie, cette fausse doctrine, selon laquelle il y aurait les bons d’un côté, les mauvais de l’autre ! Dans chaque homme, ces deux êtres coexistent et luttent, et selon les moments, c’est l’un ou l’autre qui prédomine. Dans tout criminel, il reste de la lumière, dans tout saint un recoin de ténèbres !

Homélie du 18 décembre 1955 – Mémoire d’Henri Regnault


Deux dangers plus grands que le péché guettent l’homme : le désir de quiétude de l’âme rêveuse, distraite, à la poursuite du bonheur terrestre quotidien ; et le danger de l’inquiétude, la crainte de la guerre, plus grave que la guerre elle-même, la crainte du diable plus dangereuse que le diable lui-même.

Homélie du douzième dimanche après la Pentecôte (5 septembre 1954)

 

Fuir le péché, oui, fuir les misères, non.
Lettre du président de l’Église Orthodoxe de France sur le problème canonique de l’Église orthodoxe occidentale


Il y a quelque chose de plus que la santé : c’est le pardon des péchés. Mais si nous regardons ceux qui, à l’Église, prient, on en voit rarement prier pour être libérés des péchés ; ils demandent, le plus souvent, que soient écartés les péchés.
Le plus souvent, même, ils demandent que soient écartées les épreuves.

Homélie du dix-huitième dimanche après la Pentecôte (6 octobre 1968)


L’enseignement de l’Église place presque comme un péché général, qui couvre tout, cet enchaînement de notre âme par les soucis.
Mangez bien et passez outre ; si vous aimez être bien habillés, si cela n’entrave pas votre charité, faites-le et passez outre ; que ces choses ne vous préoccupent pas, ne gênent pas votre esprit ; le Christ n’a rien contre la beauté mais soyez libres, dégagez-vous.

Homélie du quatorzième dimanche après la Pentecôte (30 août 1953)

 

 

Ne vous arrêtez pas seulement à la toute-puissance du péché, mais à l’image de la Gloire ineffable de Dieu, car nous sommes des dieux par la grâce. Considérez le péché comme une blessure, mais non comme votre nature.
Homélie de Saint Jean-Baptiste et Mémoire de Fernand Pignatel (26 juin 1955)


Souvenez-vous que même si vos péchés sont cramoisis, le pardon de Dieu les fera blancs comme neige. Puisez à la source du renouveau, la confession est le printemps de l’âme.
Homélie de la sexagésime (28 février 1965)


Ce double sentiment, humilité et certitude du pardon de Dieu, cette double confession de notre qualité de pécheurs et de la miséricorde divine est une notion simple qui ne se complique que dans les âmes compliquées.
Souvent, ce n’est qu’insouciance : « Dieu est bon, Il pardonne tout, ne nous inquiétons pas ». Cette attitude ne permet pas d’avancer. Les autres ne voient que l’indignité, il leur semble que leurs péchés sont plus forts que le pardon divin, ils ne veulent pas approcher Dieu, ils doutent de Son amour et ce doute ferme, dessèche leur âme

Homélie du quatrième dimanche de Carême (20 mars 1955)

 

Voilà pourquoi, aujourd’hui, fêtons aussi saint Joseph, et demandons à saint Joseph de nous libérer d’un péché qui s’appelle la complication.
Homélie du sixième dimanche de l’Avent (20 décembre 1959)


Je répète fréquemment, ici, que ce qui m’étonne beaucoup c’est que la plus pure, l’immaculée, l’intacte reçoit tant de suppliques de pécheurs, de gens qui ont commis des crimes, qui s’adressent à Marie, et l’on ne voit pas un reproche dans la réponse du regard de la Mère de Dieu. Comment se fait-il qu’elle ne juge point les pécheurs ? Parce que l’humilité – c’est merveilleux – est incapable de juger les pécheurs, elle se considère être le dernier.
Homélie de l’Annonciation (1960)