Les relations de l'Eglise et l'Etat

 

Extrait du cours de Droit Canon du 18 novembre 1959.

 

Mais comment ces deux unités morales, l’Église et l’État, peuvent-elles cohabiter en un seul homme ? Parce que je suis membre de l’État et membre de l’Église. Nous avons dit déjà que le Christ était chef et sujet. Et c’est dans cette réponse du Christ que nous devons chercher l’équilibre ; rendre à Dieu ce qui est à Dieu et à César ce qui est à César. Vous avez vu l’exemple classique des martyrs : quand César demandait quelque chose qui dépassait son pouvoir, renier Dieu, ils refusaient et mouraient martyrs. Les grandes lignes sont bien posées. Vision exacte : cette attitude loyale vis à vis de César - l’État - d’un côté, et cette attitude totalement abandonnée à Dieu, de l’autre côté, tel est le grand sujet de la conscience chrétienne. Et ne vous étonnez pas s’il y a cette dualité, parce que, comme dit le Christ, tout est suspendu aux deux commandements : aime ton Dieu et aime ton prochain. Ces deux commandements se complètent et la fidélité à la religion qu’on doit vivre, à l’Église, en définitive, c’est l’amour de Dieu. Mais, fidélité, loyauté, vis à vis du monde césarien, c’est à dire du monde étatique, c’est l’amour du prochain. Vous voyez comme c’est essentiel.