Sur l'Église

 

Les Canons et le XXe siècle

Nous vivons dans une période d’histoire qu’on peut appeler sociale par excellence. Mais, si nous vivons dans une période sociale par excellence, il est naturel de poser la question suivante : quelle est la société parfaite, quoique composée d’individus imparfaits, parfaite par ses origines, par ses buts et par son organisation ?

La réponse s’impose d’elle-même : c’est l’Église. Elle est parfaite dans ses origines, car Elle est fondée par Dieu-Homme : Dieu parfait et homme parfait.

Elle est parfaite dans ses buts, qui sont : la déification du monde, le salut de l’Univers, la conduite de l’Humanité à la béatitude éternelle, l’enrichissement de chacun par une richesse abondante...

Elle est parfaite dans son organisation, car Elle est guidée par le Saint-Esprit : toutes les autres formes de la vie sociale sont liées à un lieu, un peuple ou une époque déterminée. Par contre les formes de la vie de l’Église s’adaptent à toutes les époques, à tous les lieux et à tous les peuples. C’est une collectivité parfaite à tel point, que l’apôtre Paul l’appelle « Corps ». Elle atteint cette unité sociale sans violence dans la plénitude de la liberté individuelle. Lire la suite

 

Homélie du 11 novembre - Saint Martin

[...] Le Christ prévient tous les Pierre et tous les Simon du monde. Vous voulez l’ordre ? D’accord, Mais, attention ! là n’est pas le cœur de Mon Église. Son cœur, mes enfants, est le Feu qui doit brûler en vous, le Feu sacré, le Feu d’amour. Elle est Église-constitution et Église-feu.

Quel est le rôle de cette dernière ? Vis-à-vis du pays, par exemple, doit-elle lui offrir une constitution ? Apporter des précisions sur tel ou tel point, indiquer comment il faut agir ? Oui, si vous voulez. Mais son but primordial est d’enflammer l’humanité, toutes les parcelles de l’univers, afin que la flamme de l’Esprit Saint les dirige. L’accent est mis sur le Feu divin et non sur l’ordre. Pour quelle raison ? Parce que le corps parfait qui n’a pas de sang, sans flamme, sans Esprit Saint en lui, est un cadavre. Il est statique, frigorifié.[...]Lire la suite

 

Conférence à la confrérie Saint-Photius

[...] Il y a trois dogmes, trois mystères principaux sur les rapports entre l’absolu et les choses limitées :

Dieu sans limites a créé le monde limité

Dieu sans limites S’est uni au monde limité, pour que

Le monde limité s’unisse à la Divinité sans limites.

Ce sont trois absurdités logiques, trois bases essentielles de la vie et de l’existence de ce qui existe et vit et, outre ces trois absurdités, il n’y a rien. Tout existe par ces trois absurdités logiques, par ces trois mystères principaux d’existence. L’Église les confesse, sa vérité dogmatique les incarne en évidence dans la vie, dans la vérité canonique. [...]Lire la suite

 

Naissance de l'Église

Le Vendredi Saint, lorsque le Deuxième Adam S’endormit sur la croix, la nouvelle Ève-Église sortit de Son côté, sous forme de sang et d’eau, l’eau du baptême au Nom de la Trinité, le sang de la coupe eucharistique. Le Vendredi Saint, l’Église sortit du côté du Christ percé par la lance du sol­dat romain Longin. [...]Lire la suite

 

L'organisation de l'Église

L’organisation de l’Église primitive, radicalement différente de celles des autres sociétés se basait sur le dogme de la Trinité. Elle est restée celle de l’Orthodoxie.[...]

L’Église orthodoxe a assumé dans l’Histoire une tâche difficile: maintenir l’équilibre entre l’ordre et la liberté, l’unité et l’autonomie locale. Elle s’opposa toujours, à travers les siècles, soit à la centralisation excessive, soit à la pulvérisation anarchique. [...]Lire la suite

 

Problèmes ecclésiologiques

[...] Nul [orthodoxe] aujourd’hui ne discute sur le dogme trinitaire ni sur la divino-humanité. La conscience chrétienne actuelle, est troublée par le dogme sur l’Église et sur sa nature. Les troubles contemporains, les errements, les conflits de conscience, les divisions et les recherches, non seulement dans l’Orthodoxie, mais dans tout le monde chrétien, tournent autour de l’ecclésiologie. Tous les échecs dans les recherches de l’unité, du rapprochement œcuménique, se produisent à cause d’un enseignement faux ou inexact sur l’Église. Seule une véritable doctrine sur l’Église, proclamée et réalisée, peut « appeler tous à l’union » et amener tous « à glorifier unanimement le Très Saint Esprit ».

 Cet enseignement véridique, répétons-le et insistons, consiste dans le fait que l’Église fasse révéler dans la vie, dans l’histoire, dans sa forme canonique « l’image de la vie Tri-Unique ». Toute déviation du dogme orthodoxe de la Trinité dans l’ecclésiologie ne peut qu’être la source de nouveaux troubles et de séparations. [...]Lire la suite

 

Réunion du centre missionnaire Saint-Irénée

Père Eugraph : ... Nous confessons aussi que l’Église universelle est une et qu’Elle est la plénitude de la catholicité, c’est à dire l’union en charité des Églises-sœurs.

Ainsi notre Confrérie est appelée à briser les rideaux de fer entre les Églises-sœurs isolées, entre Slaves et Grecs, entre l’Orient et l’Occident. Elle se dresse contre tout esprit de domination d’une partie de l’Église sur les autres.

Anathème à celui qui est satisfait de son propre charisme local, comme d’une fausse plénitude, en s’isolant des autres.

Anathème à celui qui se soumet lâchement à la domination du plus fort dans l’Église ou qui est gonflé de sa propre valeur, au détriment de sa vocation.

Nous confessons aussi que l’Église du Christ est libre, distincte de toute forme de civilisation, de culture et en particulier de tout régime politique, de toute tendance sociale... Mais en même temps nous confessons que, dans l’histoire et la politique humaines, rien n’est dû au hasard, tout est guidé par la Providence.

Anathème à celui qui lie l’existence de l’Église à telle ou telle forme de civilisation ou de régime politique. Celui qui entraîne l’Église à leur service est traître au sacerdoce royal.

Anathème à celui qui, dans les événements politiques ou dans la marche de la civilisation, ne voit que le danger pour l’œuvre du Christ, l’action de l’Antéchrist, au lieu de proclamer la sagesse de la Providence divine.

Telle est la pensée agissante de notre Confrérie. [...]Lire la suite

 

Analyse du 34e canon apostolique

[...] Souvent, l’on vante la solidité centraliste de l’Église romaine, sans remarquer que si elle est encore debout, c’est malgré sa propre organisation. Sa puissance réside en sa fidélité au Christ, ses messes fréquentes, ses communions, les prières de ses saints et son amour du Christ. Au contraire, son « ordre extérieur » si vanté est coupable de la désunion des chrétiens, des schismes avec l’Orient, de la multiplicité des Églises protestantes et de la révolte de l’esprit laïque et séculier contre l’Église du Christ.

D’autre part, l’exemple du démembrement du protestantisme est maintes fois cité. La cause n’est pas dans l’absence d’une organisation pyramidale, mais dans l’individualisation, l’isolement, son ecclésiologie et sa conception du dogme de l’eucharistie.

Enfin, que de fois il fut reproché à l’Église orthodoxe moderne d’avoir des schismes. Ni l’Église comme telle, ni le canon 34, ni la formule « les évêques de chaque peuple » n’en sont responsables. Ces schismes sont tous nés du désir de partager l’Église selon les éléments de ce monde (les nations, les idéaux politiques ou culturels) au lieu de se presser autour du Christ ressuscité.[...]Lire la suite