Avant-propos

 

[...] Nous voudrions maintenant présenter, dans les volumes 9, 10 et 11 de cette collection des œuvres d’Eugraph Kovalevsky, une part importante de son empreinte prophétique, peut-être sa part la plus contestée et, en réalité, la plus méconnue – on devrait même dire : inconnue ! Nous faisons ici référence à la restauration de l’ancien rite des Gaules, avec, en son cœur, la liturgie selon saint Germain de Paris.

On trouvera donc, dans ces volumes, une première sélection de textes destinée à permettre une appropriation sérieuse, documentée et, nous l’espérons, objective, de la question du rite des Gaules, de sa restauration comme de son rétablissement dans la vie du peuple de France, grâce au génie liturgique d’Eugraph Kovalevsky et au soutien providentiel de saint Jean de Shanghai.

On s’étonnera peut-être de la place accordée, ici, à saint Jean de Shanghai. Aussi, afin de bien saisir son rôle, nous voudrions souligner quelques éléments historiques de ce qui peut être considéré comme l’événement extraordinaire de la renaissance d’un ancien rite de l’Europe chrétienne, rite célébré jusqu’au VIIIe siècle, en Gaule et dans une grande partie de l’Europe, puis retiré peu à peu des célébrations par la volonté centralisatrice de Rome.

 

Le fil historique de cette restauration s’étire, en effet, jusque dans les profondeurs de l’histoire européenne. Car depuis la réforme carolingienne, jamais ce rite ne disparaîtra complètement de l’histoire de l’Europe chrétienne. Plus encore, on peut affirmer que c’est une lignée ininterrompue de moines et abbés, de clercs, de prélats liturgistes qui sont parvenus à transmettre, sur plus d’un millénaire, et parfois dans des conditions très difficiles, les usages rituels de l'Église gallo-franque tels qu’ils étaient du Ve au VIIIe siècle. Et c’est ainsi qu’ils ont permis que soit ramené jusqu’à nous ce que Maxime Kovalevsky qualifiait de « fond initial de la piété européenne ».

 

Du diacre Alcuin, dès la fin du VIIIe, dissimulant dans les « coins » du rite romain (les messes votives par exemple) des textes liturgiques gallicans ainsi que nombre des anciennes prières de la France médiévale, jusqu’à la grande période du XVIIe et du XVIIIe siècle durant laquelle les Jean Mabillon, Dom Germain, J.J. Tommasi éditèrent missels et lectionnaires de la plus haute importance pour la conservation du rite, combien ne sont-ils pas à avoir par la découverte, la copie, l’étude et l’édition de manuscrits, donné leur vie entière à la transmission non seulement des éléments de ce rite antique mais, aussi et surtout, de son esprit.

Une mention particulière doit être faite du père Pierre Lebrun, grand défenseur de l’épiclèse, qui dans son œuvre héroïque de récolte et d’analyse des documents, accomplie malgré la persécution des jésuites, réussira à transmettre aux générations futures l’explication exhaustive de l’ancienne liturgie de l’Église des Gaules.

C’est ainsi que six monuments de la liturgie des Gaules, parvinrent à l’époque moderne : quatre missels[1], le lectionnaire de Luxeuil ainsi que l’exposition de la Messe par saint Germain de Paris. Et c’est au père Wladimir Guettée que revint le privilège de réaliser la première version célébrée de la Messe restaurée du rite des Gaules, version qui ne prendra, hélas, pas racine dans le contexte difficile de cette fin de XIXe siècle.

 

Cinquante années plus tard, en 1925, une confrérie de russes émigrés – la Confrérie Saint-Photius –, emmenés par le jeune Eugraph Kovalevsky, remettait l’ouvrage sur le métier. Les jeunes confrères décidaient alors de compléter le travail de leurs précurseurs avec l’analyse de quelques autres missels-sacramentaires, lectionnaires et antiphonaires, ainsi qu’avec l’étude comparative des rites ambrosien et mozarabe.

En outre, la Confrérie décidait d’appliquer une méthode simple et rigoureuse tenant en quelques points.  Il fallait commencer par se libérer de toute fausse rigueur scientifique qui aurait orienté le travail vers un résultat de laboratoire, impropre à la vie liturgique d’une paroisse. De la même manière, il importait de se méfier des routines religieuses si fréquentes dans les milieux ecclésiastiques et de se libérer des fausses traditions issues de coutumes fossilisées. Puis, s’agissant du travail proprement dit, chaque terme contenu dans les textes devait faire l’objet d’une analyse particulière et très poussée, faite à la lumière de la tradition et de la liturgie orthodoxe. À cela devait s’ajouter un travail d’étude linguistique et de création d’un français liturgique. Pour finir, les confrères s’imposaient d’immerger leur travail dans la prière et la célébration quotidiennes des offices.

 

Et c’est encore près de vingt années plus tard, en 1944, que le père Eugraph, grâce à l’aide de quelques confrères et de nouvelles personnalités comme les savants liturgistes Dom Lambert Bauduin et Alexis van der Mensbrugghe, parvenait à rétablir la célébration du rite des Gaules dans la vie du peuple de France. Pendant plus de dix années, le père Eugraph et ses compagnons poursuivront leur travail de restauration de l’ensemble du rite – ordo et sanctoral, office des heures et chants –, sans néanmoins parvenir à convaincre les autorités ecclésiastiques de la validité canonique et liturgique de leur travail bien qu’il ait été béni par le patriarche Serge de Moscou décédé en 1944.

 

 Fin d’année 1957, Eugraph Kovalevsky, ne sait plus où demander de l’aide et du soutien pour sa jeune communauté. À l’instigation d’un moine du Mont-Athos, il entre en contact avec saint Jean de Shanghai. Ce dernier accepte de parler avec l’homme à ce moment-là le plus infréquentable de l’Orthodoxie en Occident. Après un long temps de réflexion et de prière, tout en n’acceptant pas encore de venir suivre la liturgie dans l’Église « des schismatiques », saint Jean de Shanghai décide alors de prendre sur ses épaules, déjà bien chargées, le fardeau de l’Orthodoxie occidentale ; plus précisément : sa mission de résurgence et de réanimation d’une ancienne Église locale du patriarcat de Rome, l’Église orthodoxe de France.

 Durant deux années entières, saint Jean de Shanghai réalise un travail d’examen et d’analyse de la restauration du rite des Gaules – travail dont des échanges épistoliers avec le père Eugraph donnent la preuve et une idée de sa nature méticuleuse. Le 12 Décembre 1959, il parvient à faire autoriser la pratique de ce rite par le Synode de l’Église orthodoxe russe Hors-Frontière.

Le 8 mai 1960, jour de la fête de sainte Jeanne d’Arc, saint Jean de Shanghai célèbre, à Paris, en la cathédrale de l’Église catholique orthodoxe de France la liturgie selon saint Germain de Paris. Pendant six années, il réitérera cet acte très régulièrement, tout en participant très activement à la vie pastorale du nouveau diocèse mis sous sa responsabilité.

De plus, afin de faire taire les critiques et de répondre aux attaques, saint Jean de Shanghai décide très vite de former une commission liturgique dont il prend la présidence et dont les travaux dureront encore presque deux années complètes, jusqu’à la validation définitive du rite des Gaules restauré, en novembre 1961.

En résumé, nous pouvons dire que saint Jean de Shanghai mena, au côté du père Eugraph, un combat de quatre années pour que soit reconnue et établie la pratique de ce très ancien rite des Gaules ainsi que la validité de sa restauration. Ajoutons que le combat durera encore trois années de plus jusqu’au sacre d’Eugraph Kovalevsky dont saint Jean de Shanghai peut être considéré comme le premier artisan. Lui qui, le 29 septembre 1964, déclarait dans une lettre au père Eugraph : « Dans toute bonne oeuvre, on rencontre beaucoup de difficultés, d'autant plus dans une si bonne et grande que la restauration d’une Église locale. C'est pour cela qu'il ne faut pas vous troubler à cause des divers ennuis et malchances. Que Dieu vous bénisse, ainsi que vos fidèles. »

 

Il ne faut pas s’y tromper, sont posées, avec le sujet de la réimplantation du rite des Gaules dans la vie chrétienne des Français, en plein vingtième siècle, des questions de premier ordre pour l’Église, même si leur formulation peut paraître un peu abstraite. Car c’est par le rite – célébration eucharistique, célébration des sacrements, cycle quotidien des Heures, cycles hebdomadaire et annuel, manière de célébrer, gestes et habillements… – que se manifeste la vie de l’Église. C’est par la liturgie que s’exprime et rayonne la vérité du Christianisme orthodoxe.

Quelles sont ces questions ? Premièrement, la nature et la place précise de l’unité des Églises et, partant, la différence entre l’unité et l’uniformité, l’unité formelle et l’unité spirituelle des Églises. Deuxièmement, la question de l’enracinement des rites, et plus généralement des Églises locales dans leur tissu géographique et historique. Eugraph Kovalevsky, tout en rétablissant le rite des Gaules dans la vie du peuple de France, s’est employé à répondre formellement et précisément à ces questions difficiles.

 

Personne ne saurait sérieusement contester que les Églises orthodoxes d’Orient, retrouvent aujourd’hui, dans la pratique d’un rite – à peu près – unique, une aide forte à la vie communautaire et aux dialogues des Églises. Mais faut-il, pour autant, prendre cette simple occurrence de l’histoire religieuse, pour un principe canonique absolu de la vie de l’Église orthodoxe universelle ? Et comment ne pas voir derrière cette exigence d’unité rituelle, très souvent, ni plus ni moins, qu’une simple volonté ecclésiastique d’uniformité, qui plus est, n’ayant, pour le coup, plus rien à voir avec l’unité spirituelle indispensable à la respiration de l’Église chrétienne universelle ?

 

Pour commencer, rappelons que l’unité rituelle de l’Église orthodoxe, au sens plein du terme, c’est-à-dire, sur tous les plans du rite – structurel, linguistique, comme symbolique et matériel (gestes et objets) –, n’a, pour ainsi dire, jamais existé. Ni hier, ni avant-hier, ni aujourd’hui.

Dans les temps anciens, la chose est simple à voir : il y avait encore, au deuxième siècle, plus de 200 rites différents en usage dans l’Église chrétienne indivise et, au moment du grand schisme, à la fin du neuvième siècle, il en subsistait encore probablement une dizaine. Si ces rites se rejoignaient du fait de leur structure commune, du fond de leur symbolique, de leurs formulations théologiques, comme de la qualité de leur fidélité à la tradition apostolique et patristique, ils étaient, pour autant, différents par un certains nombres d’usages coutumiers directement liés aux histoires et aux conditions de vie des peuples.

Dans les temps modernes et actuels, la chose est tout aussi visible : qui peut soutenir, au-delà de la question des langues nationales, que les slaves et les byzantins, par exemple, n’ont pas de sérieuses différences dans leurs pratiques liturgiques – différences découlant directement de leurs coutumes respectives ? Le Typicon, base en principe des Églises autocéphales d’Orient, est aujourd’hui appliqué toujours de façon particulière. La pratique du jeûne, la durée et la composition des services souvent abrégés, la place des litanies souvent omises après la lecture de l’Évangile dans les Églises grecques par exemple, la place des matines, pour les uns, la veille au soir, pour les autres, le matin, la place du psautier également, de certains tropaires, etc. Et nous ne mentionnons pas la question des calendriers différents pour nombre d’Églises des patriarcats d’Antioche, de Constantinople et de Moscou.

Disons-le simplement : c’est uniquement Rome qui réussit dans l’histoire, à imposer comme outil de son centralisme absolu, une unité formelle des Églises, réalisée dans l’uniformité du rite comme dans l’uniformité de la langue liturgique.

 

Ainsi cette exigence d’unité rituelle revendiquée aujourd’hui par nombre d’ecclésiastiques, tend à se confondre avec un désir uniformité, et ce, pour des raisons fort éloignées de la substance même de la foi chrétienne et des fondements de l’Église du Christ. Dans tous les cas, cette exigence ne peut être, en aucun cas, prise comme une conséquence de la vocation universelle de l’Orthodoxie. Autrement dit, si le rite byzantin est l’incomparable chef-d’œuvre de la Deuxième Rome, il ne peut être imposé comme l’expression liturgique de tous les peuples. Et si, bien sûr, comme n’a cessé de le répéter Eugraph Kovalevsky, le rôle de l’Orthodoxie est d’être l’Église de tous les peuples de la terre et non une de leurs Églises, cela entraîne obligatoirement – et à l’évidence ! – la multiplicité des rites.

 

Car l’Orthodoxie, convertissant les nations – non pas en tant qu’États, mais comme personnalité historique, géographique, morale et culturelle –, baptise autant les cultures que les individus ; et, pour ce faire, travaille toujours au mariage de la tradition universelle et de la vérité du Christianisme catholique et apostolique, avec le génie et l’originalité culturelle de chaque peuple.

Ce qui conduit à la nécessité de définir les critères de l’unité spirituelle des Églises, comme les conditions essentielles pour qu’un rite soit orthodoxe, c’est-à-dire dogmatiquement orthodoxe, plongeant « ses racines dans le sol apostolique-patristique ».

Alors même que nous savons que certaines conditions extraordinaires (persécution, renaissance d’une Église) pourraient conduire les autorités de l’Église à accepter de restreindre – pour un temps – le rite à la seule exigence de fidélité au dogme orthodoxe et à la structure primordiale commune à tous les rites orthodoxes, faisant l’économie de l’usage de certains symboles, de gestes ou d’éléments matériels.

 

Le principe qui sous-tend la restauration du rite des Gaules, ce principe d’une unité résidant dans la multiplicité des rites, exprime le véritable visage de la catholicité de l’Orthodoxie – à mille lieux de tout universalisme cosmopolite, abstrait, de tout impérialisme juridique et politique.

 Parce que l’unité extérieure – de langue, de rite, a fortiori administrative – s’établit toujours au détriment de l’épanouissement catholique de l’Église. N’oublions pas que le dynamisme de l’Église primitive, loué sans réserve par toutes les générations, avait ses racines plantées au cœur même de l’unité absolue des dogmes s’exprimant dans la multiplicité des formes extérieures.

 

Qui ne voit pas les efforts désespérés accomplis par Rome pour marquer son identité et son unité par le seul fait de son administration et de son centralisme, là-même où, autrefois, elle revendiquait l’usage du latin comme base de son identité liturgique ? Mais qui peut croire que cela sera suffisant pour éviter ce qui doit arriver. Toutes les tentatives faites pour préserver l’universalisme de l’Église par le moyen d’une unité extérieure et formelle, sont vouées à l’échec. Plus clairement dit, si Rome a jadis trahi la catholicité de son Église par le latinisme et le centralisme administratif, les Église orthodoxes d’Orient, peuvent très bien trahir à leur tour, la pureté, l’authenticité, la vérité, la catholicité de l’Orthodoxie par l’orientalisme. 

 

Et puis enfin, pour ce qui touche au cas – très particulier et nouveau – de l’Occident orthodoxe, nous devons ajouter quelques mots. En effet, qui peut comprendre la nécessité, imposée aux peuples d’Occident, désireux de s’en retourner à la source orthodoxe de leur foi, de devoir vivre un rite venu de si loin, un rite oriental, le rite byzantin ?

Qui plus est, pour ce qui concerne le rite proprement dit, reconnaissons que le rite byzantin n’a jamais été célébré en Europe occidentale. L’imposer aux occidentaux orthodoxes ne peut donc être le fait de la restauration d’une tradition ancienne, mais, ni plus ni moins, le résultat d’une importation étrangère, totalement artificielle. Sans parler que ce rite suit des pratiques différentes, comme nous venons de le dire, suivant qu’il est célébré par les peuples russe ou grec, serbe ou roumain. Et les circonstances historiques et culturelles qui ont conduit à ces différences d’usage et de coutume sont incontestablement étrangères à l’histoire et aux traditions de l’Occident chrétien. Alors donc, quel choix opérer ? Suivant quels critères ? Le retour des chrétiens d’Occident – enfants prodigues du Christianisme – à l’Orthodoxie, ne peut s’accomplir par ces chemins-là. À l’évidence.

 

Et quand bien même ils décideraient d’obéir à cette prescription, qui peut affirmer qu’ils ne deviendront pas, automatiquement, presque mécaniquement, comme des orthodoxes de « seconde zone » suivant l’ancienne expression, comme des chrétiens détachés de leurs racines, des émigrés dans leur propre pays, quelquefois même dans leurs propres églises ?

Et pourquoi faudrait-il quitter son sol pour devenir orthodoxe ? Qui peut imposer pareille émigration culturelle et spirituelle aux peuples d’Occident? Pourquoi ne pouvons-nous pas être Français ou Anglais comme d’autres sont Grecs ou Russes, totalement, et cela non seulement sur le plan politique ou culturel, mais principalement dans notre piété et notre spiritualité ?

 

Concluons ces quelques mots en disant que nous, orthodoxes d’Occident, sommes redevenus orthodoxes seulement parce que l’Orthodoxie est l’Église véritable du Christ, telle que la tradition apostolique et patristique nous l’a transmise sans aucune altération. Mais, nous sommes redevenus orthodoxes également parce que nous retrouvons dans l’Orthodoxie, notre propre et authentique tradition spirituelle et liturgique, sortie des fonds de notre histoire occidentale – et que nous pensons que le renouveau de l’Orthodoxie occidentale entraînera celui de nos peuples !

 C’est pour cette raison que nous revendiquons nos rites comme l’Orient a les siens, nos piétés comme les peuples d’Orient ont les leurs, nos saints comme ils ont leurs saints. Et quand bien même nous restons conscients d’avoir encore besoin, comme des blessés en convalescence, d’aide et d’appui.

 

Eugraph Kovalevsky n’a cessé de travailler à guider les occidentaux, enfants prodigues, sur ce chemin, périlleux et long, du retour dans la « maison du Père », en leur prescrivant de réaliser dans le même temps un double mouvement : remonter le fil de leur tradition chrétienne occidentale jusqu’à ses racines apostoliques et puiser dans le trésor de l’Orthodoxie orientale – grâce à la bienveillance de leurs frères orthodoxes – les vivres, les outils et les forces nécessaires pour déjouer les embûches de l’ennemi.

Nous pensons que son œuvre de restauration et de rétablissement du rite des Gaules dans la vie des peuples modernes occidentaux constitue un des ressorts essentiels de leur renaissance chrétienne.

 

*

 

On trouvera donc dans le premier volume, une présentation générale de la restauration de l’ancien rite des Gaules réalisée sous la conduite et l’inspiration de l’évêque Jean de Saint-Denis. Centré sur le rapport au patriarcat de Roumanie de la commission liturgique de 1968 présidée par lui-même, il veut mettre en exergue l’apologie de la restauration de ce rite. Nous avons joint en introduction un commentaire de monseigneur Jean intitulé « La sainte messe de l’ancien rite des Gaules ». Et pour éclairer tout à fait le propos, nous avons ajouté, à la fin du volume avant les annexes, un très large extrait de la conclusion du rapport de la commission liturgique roumaine présidée par le prêtre Dumitru Staniloae en réponse à la commission de 1968.

Le deuxième volume présente, pour ceux qui désirent entrer plus avant dans cette matière ardue, le détail de la restauration de l’ancien rite des Gaules. Il est centré sur la restauration du canon Eucharistique dont monseigneur Jean de Saint-Denis a rassemblé les principes et principales explications dans son ouvrage de 1957, « Le canon eucharistique de l’ancien rite des Gaules ». Mais aussi ce volume présente le travail de validation de cette restauration par la commission liturgique de 1961 présidée par saint Jean de Shanghai. Nous joignons enfin plusieurs échanges inédits entre saint Jean et monseigneur Jean sur le sujet qui montreront, s’il en est besoin, à la fois l’extrême méticulosité dont saint Jean fit preuve dans l’examen du texte et la qualité comme le sérieux des réponses adressées par celui que saint Jean sacrera quelques années plus tard.

Nous prévoyons un troisième volume composé d’une sélection supplémentaire de documents concernant la légitimité, la nécessité et la pertinence de cette restauration de l’ancien rite des Gaules pour les chrétiens d’Occident, documents écrits pour la plupart par monseigneur Jean de Saint-Denis.

Vous souhaitant bonne lecture.

 

Victor Derély

Élie de Foucauld

 


[1] Les Missale gothico-gallicanum , Missale Francorum, Gallicanum Vêtus, et Sacramentarium Gallicanum.