Le Sanctoral

 

Texte issu de la commission liturgique de 1968 présidée par Mgr Jean de Saint-Denis présentée au patriarcat roumain.

 

Le calendrier oriental comme on le sait, a traversé quatre étapes : primitive-romaine, studite (Constantinople), Jérusalémite (sinaïtique), nationale (ajouts festiaux et sanctoraux de chaque Église). Cette évolution a fait apparaître des cas curieux : des martyrs et papes romains du Ier au Ve siècle, y occupent une place importante tandis que ceux des siècles suivants sont à peine mentionnés au calendrier. C’est ainsi qu’un saint Léon le Grand est fêté, tandis qu’un saint Grégoire le Grand n’a pas de services dans les Ménées, bien qu’il soit honoré par des fresques et choisi comme patron d’une messe qui porte son nom. Saint Athanase d’Alexandrie n’apparaît que dans une fête secondaire, et saint Sabbas du Sinaï a droit à une fête « de première classe ».

Le calendrier occidental, de même origine que son frère oriental, en diffère par son évolution. Après la période primitive-romaine, il s’épanouit en fêtes sanctorales locales (le même saint est souvent fêté à des dates diverses selon les métropoles), tout en laissant une grande place aux saints orientaux.

De nombreux saints sont commémorés en Orient et en Occident le même jour, par exemple : saint André le 30 Novembre, sainte Catherine le 25 Novembre, saint Nicolas le 6 Décembre, saint Georges le 23 Avril, sans parler de saint Jean Baptiste le 24 Juin, les saints Pierre et Paul le 29 Juin….

D’autres saints sont commémorés à des dates distinctes, tels ces deux saints populaires : saint Michel et les Incorporels (en Occident le 29 Septembre, et en Orient le 8 Novembre), et saint Jean le Théologien précité (en Occident le 27 Décembre et en Orient le 26 Septembre et le 8 Mai) et enfin saint Martin, honoré en Europe occidentale autant que saint Nicolas qui, fêté le 11 Novembre (date qui marqua à plusieurs reprises l’histoire de France) n’a pas de fête dans le calendrier oriental…

L’Église catholique orthodoxe de France vénère les saints d’avant le Schisme en conférant une place privilégiée aux saints locaux. Elle a introduit dans son calendrier les saints d’Orient canonisés après la rupture d’avec Rome, ceci pour manifester l’unité de l’Église orthodoxe universelle et témoigner de la présence inaltérable du Saint-Esprit dans l’Église. Les saints récemment canonisés, comme saint Séraphin de Sarov dans l’Église russe, ainsi que saint Nicomède l’Hagiorite et saint Nectaire d’Égine en Hellade, y sont profondément vénérés. L’Église de France vient de demander au patriarcat de Roumanie le « Propre » de l’office et la vie des saints glorifiés il y a peu de temps par l’Église Roumaine.