Eugraph Kovalevsky naît à Saint-Pétersbourg en 1905 d’une famille ukrainienne de noblesse terrienne qui compte des universitaires, des savants, des militaires et des parlementaires. Son père, député à la Douma, était rapporteur des budgets du Saint-Synode et de l’Instruction publique. Il avait, en 1912, obtenu de haute lutte, l’introduction de l’enseignement primaire général, et fait voter un plan décennal pour la construction de 200.000 écoles. Il participa au Concile de Moscou de 1917 et fut chargé d’en faire appliquer les décisions dans l’Église de l’émigration. Sa mère, professeur d’histoire, était membre du Conseil supérieur de l’Instruction publique. Comme dans la plupart des familles russes cultivées, les enfants Kovalevsky parlaient couramment trois langues maternelles. Leur culture était européenne et leur famille avait des liens constants avec la France, de sorte que, sans y être jamais venus auparavant, ils se sont sentis parfaitement chez eux en débarquant à Marseille après la Révolution russe.
En plus de l’éducation religieuse stricte mais libérale, solide et équilibrée, donnée par des parents attentifs, Eugraph, le plus jeune des trois enfants, bénéficie, quant à lui, de l’influence d’une gouvernante de fort caractère, fille de diacre et profondément croyante. Avec elle, il participe à la vie des paroisses de quartier et, tout petit, se trouve en contact avec des milieux populaires.
Quand éclate la Révolution, il part avec les siens pour l’Ukraine et reste deux ans à Kharkov. Les trois frères Pierre[1], Maxime[2] et Eugraph fréquentent assidûment le monastère de la ville et acquièrent ainsi une connaissance approfondie de la liturgie, liée à une compréhension empirique de la théologie. Au moment où tout s’écroulait autour d’eux, seule l’Église demeurait la maison stable et rassurante ; la vie spirituelle conservait sa sérénité.
En 1920, la famille s’embarque pour la France et s’installe à Beau- lieu-sur-Mer où elle possède une villa. Eugraph, racontant plus tard tard son passage à Constantinople, termine ainsi son récit [3] :
« Je visite avec mes frères toutes les églises, appréciant beaucoup sans bien les comprendre les services grecs. Mon instinct me pousse à toujours essayer de comprendre le pays où je me trouve. (...) Le jour du départ, je glisse sous la porte de toutes les églises russes, celle de l’ambassade et celles de Saint-Pantaléimon et de Saint-André, une feuille où j’expose ma doctrine sur les événements historiques : la Révolution est permise par Dieu afin de purifier l’Église et pour l’éclatement universel de l’Orthodoxie. Telle en était l’idée centrale. Je lutte contre la panique, contre le désir de revenir en arrière et contre le sentiment que le mal est plus fort que le bien. (...) J’ai quinze ans. »
À Salonique, il se rend avec son père et ses frères chez le métropolite du lieu:
« Il bénit notre voyage et s’adresse à nous, enfants : "Vous allez dans un pays qui n’est pas orthodoxe, mais n’oubliez pas que les Français ont deux traits de caractère : leur âme est orthodoxe et leur esprit aime la liberté du Christ. Ils nous ont donné à nous, les Grecs, la liberté nationale et nous n’avons pas su leur donner en retour le goût de la liberté de notre Église. »
À peine sur le sol de France, il part à la recherche et à la découverte des saints et des hauts-lieux locaux :
« Dieu m’ayant placé en France, je voulais dire à mes compatriotes "occidentalistes" - chercheurs surtout de l’idée de progrès en Occident - que l’Occident est un pays de sainteté, et prouver aux "slavophiles" - qui voyaient dans l’Occident le danger romain, le danger laïc, le danger athée, et recherchaient les valeurs spirituelles dans leur seule culture russe - qu’il n’y a pas que la Sainte Russie mais aussi la Sainte France. (...) Sans les saints locaux, sans les lieux saints, je ne pouvais respirer. Ils m'étaient aussi nécessaires que l'air et le soleil (...) Je puis dire que ma jeunesse s’est passée en pèlerinages et en découvertes de la sainteté. Le pèlerinage est une chose merveilleuse, le moindre signe sur la route est un langage du ciel. »
Et, dès l'arrivée, ce sont les pèlerinages dans les environs de Beaulieu, à Saint-Pons de Cimiez, à Notre-Dame du Laghet, aux îles de Lérins, à Sainte-Réparate, puis au tombeau de sainte Radegonde dont il écrira plus tard : « Elle m'a tracé ma vie. »
« En automne 1920, dès notre arrivée à Paris, ma première préoccupation est de restaurer le culte de sainte Geneviève absente du calendrier oriental. Je rencontre une résistance passive. L’archevêque Euloge accepte que l'on célèbre la liturgie pour elle, mais à l’opinion publique il répond : "Que voulez-vous... Je ne sais pas... C'est Eugraph qui a inventé cela." Il faudra des années et des années pour parvenir à imposer les saints les plus connus de France à la piété de l’émigration russes. »
Aujourd'hui, après plus de soixante ans, le pèlerinage au tombeau de sainte Geneviève en l'église Saint-Etienne-du-Mont à Paris, est devenu une tradition orthodoxe. Les fidèles orthodoxes s'y rendent tout naturellement, quelle que soit leur obédience.[4]
La famille va s'installer à Meudon, dans la banlieue de Paris. Après avoir fini ses études au lycée russe, Eugraph entreprend des études de lettres en Sorbonne et de théologie à l'Institut Saint-Serge. Il sera de la première promotion. Il poursuit l'étude de la technique de la peinture déjà commencée en Russie et fréquente des ateliers où s’épanouiront les dons qui feront de lui un iconographe et un fresquiste réputé. Membre actif de la Confrérie Saint-Photius, il entreprend des recherches liturgiques. Dans le programme officiel de la Confrérie établi en 1925, on lit :
« La question essentielle qui se pose devant la Commission est celle de l'unité et de la pluralité des liturgies susceptibles d’être célébrées. Les moyens de résoudre ce problème sont les suivants :
Son premier travail sera la vérification des traductions de textes du rite oriental dont a besoin d’urgence la première paroisse orthodoxe francophone de la Transfiguration. Il remet à plus tard l’étude de la liturgie des Gaules. Les confrères constatent que :
« pour développer la renaissance de l’Orthodoxie en Occident, il faut d’une part, adopter une intransigeance absolue sur le plan dogmatique et d’autre part, sur le plan liturgique, prévoir la réalisation de traditions pleinement occidentales. »
Il définit ainsi ce qu’il appelle son Credo :
« Il ne s’agissait pas d’une quelconque tolérance de telle ou telle coutume, mais de la restauration, dans l’Orthodoxie universelle, du visage légitime, immortel et orthodoxe de l’Occident. »
Plus tard, il écrira dans ses souvenirs :
« Il ne suffisait pas non plus de rester amateur de la tradition occidentale en la regardant avec des yeux d’Oriental, il fallait se plonger dans son courant. Ce plongeon est beaucoup plus difficile qu’il ne semble superficiellement. Soudé depuis mon enfance au rythme sacré de la Sainte Russie, attaché presque biologiquement au Typicon, c’est-à-dire au rituel monastique, ce fut pour moi un effort ascétique, un genre d’exode. Du pays de mes pères, je partais pour m’installer dans un autre climat. Un Occidental, même un moine, n’imagine pas à quel point le moindre geste, les moindres rites et coutumes - jusqu’au changement de nourriture - évoquent tout un monde !
« Mon cas était accentué du fait que je vivais dans l’Église, dans la liturgie qui n’est pas une piété intellectuelle mais populaire et monastique. La chaleur que dégage le rite oriental, sa richesse, empêchent d’apprécier la valeur inestimable du rite occidental, surtout sous sa forme romaine actuelle.
« Ce fut un long travail...
« J’apprenais la messe romaine par cœur, j’assistais aux cérémonies, je lisais le bréviaire, je laissais le latin pénétrer mon âme. Souvent l’appel de l’Orient était si fort que j’étais contraint de lutter psychologiquement avec moi-même, car pour aimer quelque chose, il faut renoncer à autre chose. On lit dans la Genèse : "L’homme quittera son père et sa mère et s’attachera à sa femme". Je devais abandonner mon père et ma mère pour aller vers le rite occidental.
« D’où me vint cette conviction ? Déjà en 1919, avant de prendre le bateau pour la France, deux idées s’étaient imposées à mon esprit : Dieu a voulu l’émigration en Europe afin qu’elle apporte la lumière de l’Orthodoxie qui, pendant mille ans, s’est désintéressée de l’Occident. Deux sentiments aigus m’animent : la splendeur de l’Orthodoxie, et le péché des orthodoxes avec leur indifférence vis-à-vis dès autres peuples, ou plutôt leur satisfaction statique. Ce péché est lavé par le martyre de la Russie et la mission des orthodoxes en Occident...
« La restauration de l’Orthodoxie en France doit tenir compte du patrimoine apostolique et local. Se pose alors aux Confrères le problème des trois rites possibles : rite romain, rite byzantin ou rite des Gaules.[5]
« Plusieurs exposés sont présentés par moi-même et d’autres membres à la Confrérie. La majorité, en dépit de l’expansion du rite romain sur tout l’Occident, vote pour celui des Gaules comme étant le plus légitime pour la France, cependant que les rites romain et byzantin leur paraissent pour la France des rites tolérés. Nous tenons au mariage de l'Orthodoxie universelle avec la tradition et le sol du pays. Malheureusement le métropolite Euloge auquel nous nous adressons pour bénir le rite des Gaules et le calendrier occidental, tout en encourageant nos études et en nous permettant de faire des expériences in privato, n’ose pas approuver notre initiative en motivant que cela dépasse ses droits.
« L’expérience de la première paroisse française[6]démontre clairement que seul le rite des Gaules pouvait fournir la base d’une Église de France, cette première paroisse gardant malgré elle un caractère franco-russe, celui d’une église de l’émigration.
« La commission pour la France étudie surtout les cadres historiques des Gaules et la Sainte Messe, enjoignant quelques aspects du propre, et débute - à la suite de Mgr Duchesne et du Père V. Guettée - par le propre de Noël qui se trouve au commencement du "Missale gothico-gallicanum" (IXe siècle).
« Il est évident que le point de départ est le texte de la messe des Gaules restaurée par V. Guettée sur le tombeau duquel, au cimetière des Batignolles, nous allons chaque année célébrer un office des défunts. V. Guettée, après sa conversion à l'Orthodoxie, avait célébré dans les années 1875 la messe en l’église synodale à Saint-Pétersbourg. Son texte, si je puis dire, fut le tremplin de notre élan orthodoxe. Très vite, la Commission et mes travaux personnels nous découvrent que la composition de cette messe est hâtive, l’auteur étant un historien et non un liturge. La sensibilité spécifique de la liturgie lui faisait défaut, et comme il advient souvent aux théoriciens qui ne vivent pas la liturgie, malgré sa culture, V. Guettée confondit le Propre et l’Ordinaire. Je ne cite qu’un exemple : il omet dans son texte un passage aussi important que le mémorial après les paroles de l’institution, et saute immédiatement à l’épiclèse.
« L’époque 1927-1928 est une époque heureuse pour nos travaux liturgiques. Les œuvres de Duchesne, Cabrol, Cagin[7] créent un climat propice à la recherche du passé. Hoppe et Max de Saxe[8] nous aident pour la défense de l’épiclèse dans le rite occidental. Mais la liturgie des Gaules posait deux questions importantes. En dépit de sa parenté sur nombre de points avec la liturgie orientale, en particulier la syrienne, elle demeure dans son essence, sa structure et son génie, une des liturgies occidentales. En votant pour elle, nous votions pour une tradition différente de celle de l’Orient. Il est impossible de séparer artificiellement la messe des Gaules du contenu total du passé des Églises d’Occident. L’Exultet, chef-d’œuvre de l’Occident est gallican.
« La suppression de l’Alleluia pendant le Carême occidental - saint Augustin en témoigne déjà - et, à l’opposé, son redoublement durant le Carême en Orient, partageaient dès le IVe siècle deux traditions complémentaires de l’Église. »
L’année 1930 marque un profond déchirement : la paroisse française que les confrères de Saint-Photius ont contribué à créer, suit avec le Père Lev Gillet le métropolite Euloge dans la juridiction de Constantinople, tandis que la Confrérie reste attachée à l’Église- mère de Moscou. Dans cette paroisse francophone, nous l’avons vu, il ne sera plus question de rite occidental et bientôt elle cessera d’exister même pour les célébrations de rite oriental[9].
Citons au passage quelques lignes du Père Gillet, écrites en 1970, après la mort du Père Eugraph[10], et qui aideront à mieux connaître ce dernier.
« Eugraph se sentait à l’aise dans le monde aristocratique, dans une certaine bohème et parmi les chauffeurs de taxis. Avec tous, il demeurait simple, naturel, foncièrement bon. Il pouvait briller, et il le savait, et ce "brillant" eût pu constituer un danger pour la beauté surnaturelle de son âme. Je crois qu’il échappait à ce danger à force de disponibilité sincère, en se faisant tout à tous. Je lui aurais volontiers appliqué l’admirable phrase écrite par André Suarès à propos de Dostoïevsky : "Avec une attention passionnée, il se donne".
« On ne comprenait pas Eugraph si l’on méconnaissait le fait qu’il était - et qu’il était peut-être surtout - un artiste. Artiste, il le fut concrètement. Il pratiqua pendant quelque temps le métier d’ensemblier. Il révéla de grands dons comme peintre d’icônes. Ce qui marquait sa manière d’iconographe, ce n’était pas les figures, ni même la vivacité des couleurs, mais bien le mouvement. Un mouvement violent, un impétueux élan vital emportait les personnages. Et ici l'art d’Eugraph rejoignait la voie spirituelle de l'artiste lui-même. Car sa spiritualité était un envol. Il avait, dans ses meilleurs moments, une sorte de légèreté divine, quelque chose de lumineux et d’aérien. La grâce abolissait la pesanteur.
« Chez Eugraph, le cœur parlait au cœur. Le langage du cœur n’est pas sans risques, lorsqu’il semble bousculer quelque peu l’exactitude quantitative. Il arrivait qu’Eugraph pensât et s’exprimât en paraboles. Sa parole était ailée. Sa vérité était poétique. Souvent il survolait les réalités terrestres plutôt qu’il ne les cernait. Cela pouvait déconcerter les esprits qui s’en tiennent à la vérité littérale. Il n’était pas fait pour s’assujettir aux rigueurs méthodologiques. L’intuition (et quelquefois l’hypothèse gratuite ou la décision souverainement libre) brisait les cadres. (...)
« "Une grande douleur..." Ce sont les mots qu’employa un métropolite du patriarcat de Moscou, me parlant de l’impression produite par la mort d’Eugraph. Ce qu’il a été pour d’autres, pendant les années où nous nous trouvions séparés par la mer, c’est à ceux-là de le dire. Quant à moi, j’ai simplement dit comment je l’ai trouvé au temps où nos rapports étaient fréquents. J’ai cru rencontrer enEugraph l’un de ceux qui sur la route d’Emmaüs, ont entendu les paroles brûlantes et qui, sur l’Horeb, ont entrevu la flamme du Buisson Ardent. »
Chantre et acolyte, Eugraph dessert plusieurs paroisses restées dans l’obédience de Moscou et gagne sa vie en peignant des fresques pour des lieux publics et privés. Par son ami Nicolas Nabokov, il est introduit chez Jacques Maritain, son voisin de Meudon, qui lui témoigne beaucoup d’amitié et cherche à le convertir au catholicisme. Il y rencontre Gabriel Marcel, Jean Cocteau, Daniel-Rops, Mounier, Daniélou, Denis de Rougemont, et des liens s’établissent. Il est intéressant de connaître, d’après le témoignage même d’Eugraph, l’atmosphère intellectuelle dans laquelle se sont développés à l'époque les rapports entre l’intelligentzia française catholique et la jeune intelligentzia russe orthodoxe :
« Le cercle de Maritain m’ouvre les portes des milieux intellectuels catholiques romains ainsi que les milieux artistiques, surréalistes, symboliques... La culture russe pré-révolutionnaire avait préparé ma sensibilité et je pus goûter et apprécier ces tendances diverses.
« La poésie de Blok, d’Akhmatova, de Brioussov, d’André Biély, la théologie du grand Florensky[11] me permettent de comprendre ce monde raffiné, aussi décadent que prophétique, individualiste à l’extrême, effaçant la ligne de séparation entre le visible et l’invisible, le possible et l’impossible, artificiel, aérien et impur.
« Jean Cocteau se convertit. Le chuchotement autour de sa conversion me gêne, mais elle amène beaucoup de jeunes peintres, de poètes qui tâchent d’unir la foi catholique aux recherches surréalistes et symbolistes. Nombre d’entre eux me témoignent de l’amitié et de la sympathie. Je les frôle, je les comprends, j’échappe à leur influence car seule la réalité ecclésiale m’attire. (...)
« En plus du cercle Mounier, je fréquente d’autres groupes, par exemple celui de Nicolas Berdiaeff[12] où pour la première fois se réalise une rencontre œcuménique (ce qualificatif arrivera plus tard) de catholiques, protestants et orthodoxes. Dès la première réunion, le dominicain est en accord avec le calviniste Lecerf, et le soi-disant moderniste Laberthonnière l’est avec le luthérien Jundt.
« Ces rencontres de caractère œcuménique m’apportent la compréhension de la pensée des chrétiens d’Occident en même temps qu’elles font ressortir que le problème romano-protestant est un problème intérieur, celui de deux fils de la scolastique du Moyen-Âge. L’Orthodoxie apparaît bien différente, en son essence, des deux grandes confessions.
« La tragédie de ma situation est dans le fait que mes confrères orthodoxes confondent la scolastique moyenâgeuse avec ces deux grandes confessions, et que les Occidentaux, tout en appréciant l’Orthodoxie, me traitent en représentant de la psychologie orientale. Ce sera la lutte de toute ma vie : prouver que l'Orthodoxie occidentale existe et que l’Occident, en son instinct, est orthodoxe. Lorsqu’ensuite j’amènerai Vladimir Lossky de la philosophie à la théologie, je transposerai pour lui la pensée de Tertullien : l’âme d’un homme est naturellement chrétienne, l’âme d’un Occidental est naturellement orthodoxe.
« En même temps qu’auprès du monde intellectuel, Dieu me conduit vers la vie des ouvriers, car j’accompagne les prêtres dans les usines pour servir et chanter : Colombelles, Tourcoing, Le Creusot, Montargis, etc. Nombre d’ouvriers russes y travaillent sous contrat Mais Dieu me rapprochera encore plus du peuple de France lors de ma captivité de trois ans dans un camp de prisonniers français en Allemagne. »
[1] Pierre Kovalevsky (1901-1979), sous-diacre et proto-acolyte en la cathédrale Saint-Alexandre-Nevsky. Historien, enseigne l'histoire et la littérature russes en Sorbonne et à Munich. Publie entre autres un Saint Serge (Seuil), une Histoire de la Russie (Librairie des Cinq continents), une Histoire de l'émigration russe. A été professeur à l’Institut Saint-Serge et doyen de l'Institut de théologie Saint-Denys.
[2] Maxime Kovalevsky, né en 1903. Mathématicien et actuaire, théologien, maître de chapelle, musicologue et compositeur-liturgiste. Professeur d’histoire de la liturgie, de liturgie comparée et d'art sacré à l'Institut de théologie Saint-Denys dont il est le doyen, président de la Société musicale russe en France (Conservatoire Rachmaninov). Auteur du présent ouvrage.
[3] Les passages qui suivent sont extraits des souvenirs (inédits) d’Eugraph Kovalevsky, cités partiellement par V. Bourne dans La Divine Contradiction, t.1.
[4] Bientôt après l'Église catholique orthodoxe de France instaure une tradition de pèlerinages annuels pour vénérer les saints Martin, Radegonde, Denis, Cloud, Maurice, Martial et bien d’autres saints, occidentaux fêtés dans l'Église indivise.
[5] Cf. 2ème partie, ch. II : Le choix du rite. Et Cf. Annexe II/ l et 2.
[6] La paroisse de la Transfiguration qui célébrait en français les offices de rite byzantin. Cf. le partie, chapitre I - 4. La première paroisse orthodoxe française.
[7] Mgr Louis Duchesne (1843-1922). Professeur d’archéologie et d’histoire ecclésiastique. Directeur de l’Ecole française de Rome (1895). Érudit et liturgiste. Ouvrages: Les origines du culte chrétien, Histoire ancienne de l'Église, Les institutions liturgiques, etc. Elu à l’Académie française en 1910.
Dom Fernand Cabrol (1855-1937). Prieur de Saint-Pierre de Solesmes, puis Abbé de Famborough (Angleterre). Il entreprend un important Dictionnaire d’archéologie chrétienne et de liturgie continué par Dom Leclercq. Grand liturgiste, il contribue par ses travaux au mouvement de restauration liturgique du XXe s. Préconise la fixation de la date de Pâques, ainsi que la réforme du calendrier.
Dom Paul Cagin (1847-1923). Un des maîtres de la science liturgique. Auteur de L’eucharistia, canon primitif de la messe ou formulaire essentiel et premier de toutes les liturgies, L’anaphore apostolique et ses témoins, etc.
[8] L.A. Hoppe, liturgiste allemand du XIXe s. Spécialiste de l’épiclèse.
Max de Saxe, prêtre bénédictin, célébra liturgiste allemand, professeur de l’université de Fribourg en Suisse. A fait connaître la liturgie orthodoxe en Occident. Ouvrage : Les liturgies orientales.
[9] 1ère partie, chapitre I-5. Éclatement de la communauté orthodoxe russe.
[10] In memoriam Eugraph Kovalevsky, 1970, éditions E.C.O.F. (épuisé).
[11] Florensky (1882-1943). Un des plus éminents théologiens russes du XXe s., autant mathématicien que théologien.
[12] Nicolas Berdiaeff (1874-1948). Philosophe. Fixé eh France, a exercé une grande influence sur la pensée en Europe occidentale.