Extrait du premier cours de l'année 1967-68.
INTRODUCTION
L’approche de ce sujet est étrangère à beaucoup. Je commencerai donc par rappeler que trois temples, à l’image de la Tri-Unité, forment le fondement du monde : le
temple cosmique car l’Esprit habite l’univers et tout fut créé par le Verbe, le temple "en pierres", l’église, lieu où réside la gloire divine et où s’accomplit le mystère eucharistique, enfin,
le corps humain, temple du Saint-Esprit ; « glorifiez Dieu dans votre corps » écrit Saint Paul. Trois liturgies s’y déroulent : la liturgie cosmique, la liturgie ecclésiale, la liturgie intérieure de
l’homme.
La Liturgie céleste n’est pas une quatrième liturgie, elle résume toute liturgie. Saint des Saints de la Liturgie cosmique, cœur du monde et sanctuaire de la création ; la liturgie ecclésiale la
reflète — les anges concélèbrent avec les prêtres et participent avec les fidèles à l’action de grâces. De même Jésus n’est point discrètement caché dans la liturgie intérieure de l’homme, Il est
environné, si je puis dire, de la cour céleste ; lorsque le Christ annonce : « Nous viendrons et nous habiterons en vous », il parle de la Trinité et de tous les cieux. La Prière Dominicale ne
prononce pas : Notre Père, que Ton Nom soit sanctifié, mais : « Notre Père qui es aux cieux, que Ton Nom soit sanctifié ». Dieu, notre Père, est environné des Séraphins, des Chérubins et de toute
l’armée des Incorporels.
On peut concevoir le corps humain à l’image du cosmos, « microcosmos » ou « univers en miniature » et les temples comme symboles de cet univers — vision classique ; ou le cosmos et les temples à
l’image du corps humain dont le Christ est le chef — vision paulinienne ; enfin, le corps humain et le cosmos à l’image du temple éternel — vision biblique. Nos églises deviennent alors
l’actualisation dans l’espace et dans le temps de l’Eucharistie perpétuelle. Ces trois conceptions s’harmonisent et glorifient la Trinité.
Ce bref rappel des trois temples était indispensable pour situer la Liturgie céleste.
...