Conférence donnée le 18 juin 1937, par Vladimir Lossky, devant les membres de la « Commission provisoire pour l’organisation de l’Orthodoxie occidentale » (« Présence orthodoxe » n°44) formée selon la volonté du Métropolite Eleuthère.
Trois éléments forts différents d’envergure et de signification ecclésiastique durent se rencontrer en un moment donné sur un point commun d’activité pour que l’Orthodoxie occidentale devienne une réalité dans la vie de l’Église. Ces trois éléments furent : le mouvement catholique-évangélique de monseigneur Winnaert, la confrérie Saint-Photius et, finalement, la Patriarchie de Moscou la fermentation des chrétiens occidentaux en quête de la vraie tradition de l’Église d’une part, la thèse de l’Orthodoxie occidentale proclamée par nous d’autre part et, comme couronnement, la compréhension profonde et la clairvoyance du Béatissime Serge de Moscou qui prêta à cette intention des Occidentaux les formes ecclésiastiques et transforma notre thèse en un fait réel de la vie. Si on faisait recours aux distinctions scolastiques des quatre modes de causalité, on pourrait dire que l’Orthodoxie occidentale qui vient de naître a eu le mouvement de monseigneur Winnaert pour causa materialis, la Confrérie Saint-Photius pour causa efficiens, la Patriarchie de Moscou pour causa formalis et, pour causa finalis, cause finale et suprême, elle a la Providence divine qui réunit et dirige toutes les autres causes dans le monde créé.
Je me bornerai à un examen rapide, surtout des deux premières causes, car elles sont du domaine de l’historien, en laissant au père Kovalevsky l’examen de ce qui touche les principes mêmes de l’Orthodoxie occidentale.
Le premier facteur de l’Orthodoxie occidentale, comme nous venons de le noter, est l’Occident même en quête de la plénitude de vie dans l’Église. En effet, s’il est vrai que l’âme par sa nature même est chrétienne, d’après la parole attribuée à saint Augustin, il est aussi vrai que l’état naturel pour chaque âme chrétienne est l’Orthodoxie. Si on voulait retracer l’histoire, pour ainsi dire, de cette fermentation orthodoxe en Occident séparé, il faudrait remonter jusqu’à la date sinistre de 1054, pour reprendre ensuite le cours de l’histoire de la vie spirituelle de l’Occident jusqu’à nos jours ; on trouverait alors à chaque tournant de l’histoire, en chaque pays, les phénomènes qui témoigneraient avec plus ou moins d’évidence de cette vie cachée, de cet élan vital vers la plénitude de l’Église perdue ou gravement endommagée par l’erreur de Rome.
Il y a sept ans, en janvier 1930, à une réunion publique de la Confrérie, présidée par S.E. le métropolite Euloge, qui était encore à cette époque exarque du patriarcat de Moscou en Occident, j’ai fait un rapport sur les recherches de l’Orthodoxie en Occident, et particulièrement en France, à travers l’histoire. Il serait impossible, en ce moment, d’en revenir à ce sujet trop vaste. Mais quelques remarques générales s’imposent.
Cette fermentation orthodoxe en Occident séparé, en tant qu’elle restait dans les mêmes limites tracées par le grand schisme de Rome, était toujours vouée à une destinée tragique, à une voie sans issue. L’intention première était toujours juste : sentiment de malaise spirituel, recherche de plénitude de vie dans l’Église. Mais lorsque cet élan vers la plénitude opposait un groupe de chrétiens occidentaux à Rome, sans les ramener à l’unité première de l’Église, de laquelle le patriarcat de Rome se sépara à un moment donné de son histoire, une nouvelle séparation se produisait en Occident, un nouveau morcellement de l’Église de Rome. Ceux qui se séparaient de Rome ne recevaient rien de la plénitude perdue : au contraire, ils s’appauvrissaient davantage, perdant le dernier dépôt de la vérité gardé encore par l’Église de Rome. Ce fut la tragédie du protestantisme : cherchant la vraie notion de la grâce, les protestants se soulevèrent contre l’Église de Rome ; ils n’ont pas su former eux-mêmes le vrai enseignement sur la grâce, car cet enseignement ne peut être formé in abstracto, il doit être trouvé dans l’expérience de l’Église. En résultat, ils défigurèrent davantage la doctrine de l’Église romaine et, tout en quittant son unité, perdirent la notion même de l’Église.
Ceux qui quittèrent l’unité de Rome pour trouver l’unité primordiale de l’Église n’étaient pas nombreux ; ce sont des cas individuels. Par exemple quelques franciscains, partisans de la stricte obédience aux préceptes de François d’Assise, ne pouvant pas accomplir pleinement l’idéal évangélique de leur maître dans l’Église de Rome, trouvèrent asile dans le sein de l’Orthodoxie chez les Grecs Calabrais, vers la fin du XIIIe siècle. Un autre exemple, plus significatif, les Hussites de Bohême, qui, en revendiquant la communion sous les deux espèces – le Calice pour les laïcs – aspiraient à une Église qui ne serait pas seulement une institution cléricale, superposée au peuple, mais à une Église qui serait propre à chacun de ses membres. Des pourparlers pour entrer en communion avec l’Église orthodoxe eurent lieu ; mais les scissions intérieures des Hussites et les intérêts politiques qui s’y mêlèrent, y coupèrent court ; cette tentative n’eut pas de suite. Pour passer aux temps modernes, on peut mentionner la tentative des vieux-catholiques qui, vers la fin du siècle dernier, cherchèrent un rapprochement avec l’Orthodoxie. Mais dans les pourparlers qui ont eu lieu, leur attitude ne témoignait pas du désir de retrouver la vraie tradition évangélique, gardée par l’Église d’Orient ; c’était plutôt une attitude orgueilleuse de gens, se croyant seuls détenteurs de la vérité, vis-à-vis de Rome aussi bien que vis-à-vis de l’Orient orthodoxe. Ils ne voulaient pas « quitter leur demeure » pour entrer dans l’unité orthodoxe ; ils préféraient devenir orthodoxes tout en restant ce qu’ils étaient, tout en gardant les enseignements dogmatiques de l’Église romaine qui la séparèrent de l’Orthodoxie, les enseignements combattus par l’Église pendant plus de mille ans. Il n’est que trop naturel, que ces pourparlers avec les vieux-catholiques n’aboutirent à rien. Les pourparlers des anglicans avec le Saint-Synode de Russie, au début du siècle, restèrent aussi, pour la même raison, dans le plan abstrait.
Il est à noter que le primat actuel de l’Église russe, le Béatissime Serge, prenait part à ces discussions, sans se douter peut-être de la tâche qui lui incomberait : poser la pierre fondamentale de l’édifice de l’Orthodoxie occidentale. Il était inopportun, en ce moment, de poser en Occident la question de l’Orthodoxie occidentale. Dans la vie relativement stable et immobile de l’Europe d’avant-guerre cette idée aurait paru une utopie. Il a fallu la guerre, la révolution et une crise mondiale, pour que les choses qui côtoyaient le paradoxe puissent devenir des réalités. Le mouvement catholique-évangélique de monseigneur Winnaert et de ses collaborateurs est né dans l’atmosphère d’après-guerre, au moment de la grande crise de l’univers moderne. Comme plusieurs autres courants contemporains, qui prouvent une fermentation orthodoxe en Occident, ce mouvement chercha la plénitude de l’Église du Christ. Comme tant d’autres, il se sépara de l’unité de Rome. Mais, contrairement aux autres, monseigneur Winnaert voulait la vraie tradition évangélique et surtout, contrairement aux vieux-catholiques, il cherchait loyalement cette tradition ; contrairement aux autres, il ne voulait pas créer une secte, il désirait la catholicité, la tradition universelle, en dehors de laquelle il n’y a point d’Église. Car il aimait l’Église. Cette tradition évangélique, cette catholicité, il les a reconnues dans l’histoire : « (L’Orthodoxie) réalise, en vérité, la synthèse catholique-évangélique que nous n’avons pas dès lors à chercher dans des combinaisons artificielles, mais que la vie même de l’Église à travers les âges a élaborée. Quand nous avons reconnu ce fait, le devoir s’imposait à nous de rechercher des contacts de plus en plus intimes avec l’Orthodoxie, puis d’entrer en communion effective avec elle. » (Monseigneur Winnaert, unité spirituelle. 1937).
Ainsi, le problème catholique-évangélique, pour monseigneur Winnaert et ses collaborateurs, devient le problème de l’Orthodoxie occidentale. Contrairement aux vieux-catholiques, il sut se dépouiller de lui-même dans sa recherche loyale de la vraie tradition, qui devait l’amener inévitablement au sein de l’Orthodoxie, vers l’unité primordiale de l’Église. Et, en cela, réside sa grandeur et son rôle historique qui n’était qu’un acheminement de plus en plus conscient vers l’Orthodoxie occidentale.
En passant au second facteur qui contribua à l’avènement de l’Orthodoxie occidentale, je me sens quelque peu troublé, car je serai obligé de parler de la Confrérie de Saint-Photius, dont je suis le chef. Néanmoins, la probité d’historien m’oblige à constater que la thèse de l’Orthodoxie occidentale a été posée par notre Confrérie. Voici quelques faits :
En 1926, la Confrérie constata la nécessité pour les orthodoxes résidant en Occident d’étudier et de vénérer les traditions orthodoxes du sol sur lequel, par les voies de la Providence divine, nous sommes obligés d’habiter. On proclama la maxime : « tout ce qui est antérieur à l’an 1054 est à nous. » On étudia les vies des saints, on organisa des pèlerinages, on commença à rédiger un calendrier des saints orthodoxes de France.
En 1927, lorsque Eugraph Kovalevsky fut placé à la tête du domaine de Saint-Irénée, le but essentiel de cette partie de la Confrérie fut formulé par lui, comme un travail pour l’avènement de l’Orthodoxie occidentale. Dès lors, la nécessité de restaurer le rite occidental au sein de l’Orthodoxie devint évidente.
En 1928-1929 la Confrérie prit part à l’organisation d’une paroisse française, paroisse de rite oriental il est vrai, mais qui joua son rôle dans l’œuvre de l’Orthodoxie en Occident, ne fut-ce que par l’intérêt qu’elle suscitait dans les milieux ecclésiastiques russes de la diaspora pour la mission orthodoxe en France. À cette époque nous organisâmes plusieurs réunions et conférences en langues française et russe, en divers endroits de la France – Paris, Nice, Strasbourg –, consacrées à l’Orthodoxie occidentale. À maintes reprises, nous avons proclamé que le premier devoir religieux de l’émigration russe est la mission de l’Orthodoxie parmi les peuples d’Occident. Telle était aussi la pensée du Béatissime Serge de Moscou, exprimée dans son décret aux évêques russes de Karlovtsy.
En 1930-1931, au moment de la séparation du métropolite Euloge de l’Église de Russie, lorsque les questions canoniques passèrent au premier plan, une définition canonique pour l’Orthodoxie occidentale à venir devint nécessaire. Elle fut formulée, en termes généraux, de la façon suivante : le territoire ecclésiastique d’Occident, comme tel, appartient au patriarcat de Rome. Donc, aucune des Églises locales d’Orient, ni celle de Constantinople, ni celle de Russie, ne peuvent s’approprier ce territoire en y fondant des diocèses nouveaux (par exemple, un diocèse de Paris, un diocèse de Rome, etc.). Une Église locale d’Occident ne pourra naître que du sol même de l’Occident, comme résultat d’une mission, d’une restauration de l’Orthodoxie occidentale avec ses traditions, son rite, sa spiritualité, le culte de ses saints locaux. Ce but, qui ne sera réalisé, probablement, que par les générations suivantes, exige une collaboration des orthodoxes de nationalités différentes résidant en France et gouvernés par les Exarques légitimes de leurs Églises Mères. Encore une fois, cette formule se trouve dans la ligne de la pensée du métropolite Serge de Moscou qui, tout en réfutant les prétentions du métropolite Euloge, se basait sur le même principe : impossibilité pour une Église locale d’Orient de fonder un diocèse normal sur l’ancien territoire du patriarcat de Rome.
En 1932, au Congrès de la Confrérie réuni à Montfort, avec le concours de la Confrérie Géorgienne, un rapport spécial sur l’Orthodoxie occidentale fut présenté par le Frère Eugraph Kovalevsky, ou plutôt un appel aux orthodoxes de la diaspora pour s’unir dans la grande œuvre de restauration de l’Orthodoxie occidentale. Au cours de la même année, nous apprîmes le désir de monseigneur Winnaert d’entrer dans l’unité de l’Église orthodoxe. Nous avons vivement soutenu la pensée du R.P. Lev Gillet, qui trouvait que cette union devait se produire directement avec Constantinople, sans l’intermédiaire du métropolite Euloge, dont la position était canoniquement injustifiable. Ensuite, nous n’avons pas cessé de suivre avec attention les péripéties des pourparlers de monseigneur Winnaert avec Constantinople. Enfin le 17 mars 1936, ne recevant aucune réponse précise de Constantinople, monseigneur Winnaert confia à notre Confrérie la tâche de présenter sa cause au jugement du patriarcat de Moscou. Un grand dossier comprenant toute la documentation présentée jadis à Constantinople et suivi d’un rapport sur l’Orthodoxie occidentale, rédigé en grande partie par le Frère Eugraph et moi-même, fut envoyé par nous au Béatissime Serge de Moscou au mois de mai 1936. Le cas de monseigneur Winnaert nous donna la possibilité de plaider devant les autorités ecclésiastiques la cause de l’Orthodoxie occidentale, particulièrement chère à notre Confrérie. Nous n’avons pas eu à plaider beaucoup, l’esprit pénétrant et vaste du grand primat de l’Église russe saisit du premier coup toute l’importance et toutes les conséquences possibles de l’œuvre qui lui était présentée. Il a vu plus loin et plus clairement que nous.
Nous passons ici à la troisième cause de l’Orthodoxie occidentale : le patriarcat de Moscou. Le décret de juin 1936 devint la grande charte de l’Orthodoxie occidentale qui doit être étudiée et commentée sans cesse par tous ceux désireux de travailler dans ce domaine. La volonté de l’Église, accomplie avec sollicitude paternelle par S.E. le métropolite Eleuthère, fit du groupe catholique-évangélique le premier noyau des orthodoxes occidentaux. Il serait inutile de retracer les faits connus de tous, les réunions, les ordinations, la bienveillance grave et aimante du métropolite Eleuthère, l’amour fraternel manifesté par le clergé et les fidèles russes aux nouveaux frères occidentaux, tous réunis comme une seule famille autour du cercueil de monseigneur Winnaert. De ces faits, nous étions tous témoins plus ou moins proches. Il importe donc de parler des choses moins connues, et de dire quelques mots sur les travaux continuels, quoique le plus souvent passés inaperçus, de l’organisation qui devait faciliter la réalisation de la volonté de l’Église. Ce fut la commission provisoire, organisation diocésaine, instituée comme telle au mois de janvier 1937 par S.E. le métropolite Eleuthère peu avant son arrivée à Paris. Toute la partie technique de l’œuvre de réunion fut réalisée par la commission provisoire : traductions des textes ecclésiastiques nécessaires, formalités de chancellerie, établissement d’un programme précis de l’œuvre de réunion et des ordinations, qui devait durer plus de deux semaines. En outre, la commission provisoire dut procéder à une première réforme de la liturgie catholique-évangélique, en exécutant, d’abord, le strict minimum exigé par le décret du patriarcat de Moscou.
Ces corrections furent revues ensuite par monseigneur Winnaert et le Frère Eugraph, et présentées, avec l’ancien texte de la liturgie, à l’approbation de S.E. le métropolite Eleuthère. Plus tard, la préparation d’une nouvelle édition imprimée de la liturgie obligea la commission à reprendre de nouveau et à pousser plus loin cette œuvre de correction des textes. Il ne faut pas oublier que la liturgie de monseigneur Winnaert, quoique orthodoxe par son intention, est née dans des milieux étrangers à l’Orthodoxie ; elle comprenait plusieurs éléments qui trahissaient des influences hétérodoxes et, à ce titre, devaient être modifiés, mais modifiés de manière à ne pas endommager l’ensemble liturgique, la structure intérieure du texte. Les réunions nombreuses qui eurent lieu se passaient dans une atmosphère de travail attentif et consciencieux. Personne ne se permettait des critiques vagues et non fondées, mais, tout en examinant, on proposait toujours une formule nouvelle, basée sur la connaissance des traditions et des liturgies occidentales. Chaque remarque reposait sur des études spéciales poursuivies par les membres de la commission.
Je ne citerai, pour être bref, qu’un exemple caractéristique : Jésus-Christ, notre Seigneur qui vit et règne avec Dieu le Père en l’unité du Saint-Esprit », in unitate Spiritus Sancti, est une conséquence évidente du filioquisme romain, elle est dogmatiquement injustifiable, en tant qu’elle fait de la Personne du Saint-Esprit une simple fonction d’unité du Père et du Fils, leur amour commun, nexus amoris. Il était évident, que cette formule, qui se trouvait aussi dans la liturgie catholique-évangélique, devait être modifiée. Mais il fallait que cette modification fût justifiée historiquement, tenant compte des objections et critiques possibles de la part des érudits catholiques-romains. On dut recourir à l’examen des anciens manuscrits liturgiques des fonds latins Bibliothèque Nationale et à une étude plus générale des doxologies latines. Il apparut que ces doxologies commencèrent à subir une modification dès le VIIe siècle, sous l’influence des conciles de Tolède où les formules filioquistes furent introduites pour la première fois en Occident. Mais le texte des doxologies antiques n’était mentionné nulle part. Les missels de la Bibliothèque Nationale, qui datent pour la plupart des VIIIe, IXe et Xe siècles, et ont été écrits dans l’entourage des Carolingiens, propagateurs acharnés du filioquisme, portent déjà la formule : in unitate Sancti Spiritus. Nous fûmes donc obligés de recourir aux trois Sacramentaires les plus anciens, Leoninum, Gelasianum et Gregorianum. Les éditions critiques de ces textes faites par Feltoo, Wilson et Ménard, avec renvois aux variantes des différents missels (des VIIe et VIIIe siècles), nous permirent enfin de révéler la formule trinitaire primitive des liturgies occidentales. Elle apparaît le plus souvent dans le Missel Gallican (édité par Gerbert, dans Monumenta vetus liturgiae Alemannicae, 1777). La voici : qui vivit et regnat cum Deo Patre et Spiritu Sancto.
Je me suis permis d’arrêter votre attention sur ce petit travail d’érudition, nécessité par les buts de la commission, afin de faire mieux ressortir toute la complexité et la responsabilité du travail pour l’Orthodoxie occidentale. Des problèmes semblables s’élèvent à chaque instant et exigent beaucoup d’attention, de prudence, un travail continuel, nombre d’études spéciales à faire, et surtout, beaucoup de patience et de sang-froid.