Les heures
C’est toujours dans le même esprit de retour à la tradition indivise, qu’a été effectuée la recherche des formes de l’office pour la célébration des Heures. Les structures choisies remontent à la Règle de saint Benoît (Ve s.) qui, dans le respect de la tradition, demeure protégée et vécue jusqu’à nos jours dans les monastères bénédictins. La tradition bénédictine est peut-être le seul témoignage survivant tangible de l’unité liturgique, voire de l’unité culturelle de l’Occident. Lire la suite
Le diacre Alcuin
La politique de Pépin le Bref et de Charlemagne, comme on le sait, fut de remplacer le rite des Gaules par le rite romain. Ils y réussirent mais, clandestinement, imperceptiblement, nombre de particularités et de textes survécurent et se faufilèrent non seulement en France mais aussi dans la liturgie de la Ville Éternelle.
[...] Une des figures que nous devons évoquer est celle du diacre Alcuin, chargé par l’empereur Charlemagne d’imposer partout le rite romain : il accomplit cet ordre avec obéissance. Toutefois, amoureux des textes anciens de France, il les sauva de l’oubli en les employant comme prières de rechange, messes votives…
Depuis Alcuin jusqu'au Père Lebrun
Le « De actione Missae » (P.L.t.CLXIII) du diacre Florius de Lyon (post-réforme de Charlemagne) nous guide dans le cérémoniaire de la messe sous forme gallicane.
L’élan créateur de l’ancien rite de France, en dépit de sa suppression, anime le Moyen Age. Les admirables antiennes : « Ô… » qui annoncent Noël continuent la même tonalité ; elles datent vraisemblablement du XIIe siècle.
Pendant la Renaissance le Cardinal Ximenes de Cineros (†1517), Archevêque de Tolède, fondateur de l’Université d’Alcala, imprime le Missel et le Bréviaire mozarabes, et l’œcuménique liturgiste Georges Cassandre (†1566) publie des œuvres inédites de l’époque mérovingienne.
Dissertation du Père Pierre Lebrun au XVIIIe
Nous avons six monuments de la Liturgie gallicane, savoir quatre missels, un lectionnaire et une exposition de la Messe.
Le Cardinal Bona avait indiqué deux de ces missels. Le Père Thomasi (depuis cardinal) en trouva un troisième, et il les fit imprimer tous trois à Rome en 1680 dans un même volume avec le
Sacramentaire de saint Gélase ; et le Père Mabillon les fit réimprimer à Paris l'an 1685, dans son livre De la Liturgie gallicane.
Du Père Lebrun aux temps actuels
Au XIXe siècle, F. J. Mone († 1871) découvre à Karlsruhe le plus ancien des missels gallicans, et fait paraître des hymnes inédits du Moyen Age.
Ce XIXe siècle, ainsi que le nôtre, est trop complexe pour être analysés même rapidement. Les ouvrages sur le rite des Gaules sont nombreux. Les hypothèses les plus diverses se succèdent, se chevauchent dans tous les domaines : liturgiques, théologiques, bibliques.