Critères de l'Orthodoxie de la liturgie
La messe romaine remplit la troisième condition et plonge ses racines dans le sol apostolique-patristique ; elle est bien cette aristocrate qui a de la « race ». Mais elle ne répond pas aux deux premières : Orthodoxie dogmatique et expression de la plénitude orthodoxe.
Le Choix du rite
Le rite byzantin n’a jamais été célébré comme rite local organique en Europe occidentale. Son introduction ne peut donc être la restauration d’une tradition ancienne, mais une introduction étrangère sans racines.
Qualité traditionnelle du rite des Gaules
La messe romaine, suivant la juste remarque de Monseigneur Duchesne (« Origines du culte chrétien »), était la moins universelle, limitée à une ville. M.W.C. Bishop constate le même fait dans son ouvrage
Conférence de Vladimir Lossky sur l'histoire de l'Orthodoxie Occidentale
Une Église locale d’Occident ne pourra naître que du sol même de l’Occident, comme résultat d’une mission, d’une restauration de l’Orthodoxie occidentale avec ses traditions, son rite, sa spiritualité, le culte de ses saints locaux.
Les trois qualités de l'ancien rite des Gaules
Sa qualité prépondérante est la confession du Christ vainqueur : « Le rejeton de David, Dieu de majesté, Qui est assis sur les chérubins, a vaincu ! » [...] Il est le seul à proclamer avec tant de force la victoire du Christ. La Croix se dresse dans le rite des Gaules, à l’opposé du douloureux « chemin de croix » de la piété romaine moderne, en instrument d’une bataille déjà gagnée.
Commission liturgique de 1968 : Diversité des rites
De même qu’il n’y a qu’un seul Esprit et une multitude de dons, un seul Seigneur et une multitude de ministères, un seul Dieu et une multitude d’actions, [...] de même il n’y a qu’une seule Eucharistie se manifestant dans les temps et les lieux par différents rites et coutumes.
Commission liturgique de 1968 : La voix apostolique
Le divin Paul, [...] au chapitre 14 de son épître aux Romains : « Que celui qui mange ne méprise point celui qui ne mange pas, et que celui qui ne mange pas, ne juge point celui qui mange, car Dieu l’a accueilli…
Commission liturgique de 1968 : La voix patristique
Et que dire de saint Photius, « [...] lorsque les uns se tiennent à telle règle canonique ou tradition liturgique, les autres à telle autre, réfléchissant justement et logiquement, on doit reconnaître que ceux qui gardent une coutume particulière ne font rien d’injuste et ceux qui ne l’ont pas ne pèchent pas contre l’Église ».
Commission liturgique de 1968 : La voix des conciles
... nous constatons que les conciles ne s’occupent nullement d’unification et de codification liturgiques, et qu’ils respectent la diversité des rituels. L’évolution de la prière publique de l’Église suit son chemin, en dépit parfois de certaines rectifications conciliaires.
Le problème des rites dans l'Eglise orthodoxe occidentale
L'unité de rit de l'Orthodoxie actuelle n'est pas un privilège mais sa limitation temporelle. Sa mission universelle et sa catholicité plénière appellent la multiplicité des rits dans leur épanouissement. Le rôle de l'Orthodoxie à notre époque est d'être l'Eglise et non une des Eglises, et d'accueillir en son sein tous les peuples de la terre.
De l’unité universelle de la liturgie
Il est de toute évidence que les rites du monde entier comportent plus d’unité que de différences. Cette unité apparaît, en premier lieu, dans le style et le rythme liturgiques. La liturgie universelle est un art sacré, possédant ses canons et ses lois, ainsi que ses exigences particulières.
De la multitude des rites dans l’unité
Cette variabilité fait du rite des Gaules un rite occidental par excellence et l’éloigne de Byzance. En effet, parmi ces vingt-huit éléments, vingt sont stables dans la liturgie de saint Jean Chrysostome et sur les huit autres, trois subissent moins de changements qu’en Occident.
Du principe formel ou structural
En un mot, chaque rite se différencie avant tout par sa structure générale, son architecture, son plan et la place occupée par tel ou tel élément de la messe, commun en lui-même à tous les rites.
Critère de l’unité spirituelle
Chaque rite, sans briser l’unité universelle de la liturgie, possède son génie, son style et son esprit qui anime ses formes. Cet esprit, par les initiatives privées des prélats, des poètes, les décisions conciliaires dictées souvent en des circonstances apparemment sans liaison, retient en définitive un texte et en rejette un autre, transforme, corrige et crée l’œuvre organique.
La compénétration des divers rites
... aucun rite n’a pu rester complètement imperméable aux influences du dehors et sans influence sur les autres. Les échanges et les emprunts entre les divers rites locaux ont, au contraire, toujours été de règle.
Légitimité et mode de compénétration des rites
Certes, la liturgie des Gaules contient sa propre richesse dogmatique et patristique ; il n’existe, néanmoins, aucun motif valable pour priver les Français de l’enseignement des saint Jean Damascène, saint Roman le Mélode, saint Éphrem le Syrien, saint André de Crète, etc. à condition, bien entendu, que ces emprunts ne supplantent en rien le patrimoine occidental, ni ne brisent la structure antique.
Les apports orientaux dans l'ancien rite des Gaules
La Commission liturgique de 1961, présidée par l’Archevêque Jean de San Francisco, « a constaté que, sans briser l’unité du rite, la liturgie de l’Église orthodoxe de France a fait cependant quelques emprunts à l’Orient. »
1723 Épitre des patriarches de l’Eglise catholique orthodoxe
... selon l’histoire de l’Eglise, le fait est connu de tous, certaines coutumes diffèrent selon les lieux et les Eglises, mais l’unité de la Foi, l'unité de l’Esprit dans les dogmes doit rester inébranlable.
1895 Encyclique du patriarche œcuménique Anthime
Parlant ainsi, nous n’avons nullement en vue les différences concernant le rituel et les rites sacrés, c’est-à-dire les textes liturgiques, hymnes, ornements, etc... Les différences existaient bien dans l’Antiquité et ne peuvent nuire à l’essence et à l’unité de la Foi.
1925 Manifeste de la Confrérie Saint-Photius
...chaque peuple, chaque nation ont leur droit personnel dans l’Église orthodoxe, sa constitution canonique autocéphale, la sauvegarde de ses coutumes, ses rites, sa langue liturgique. Unies dans les dogmes et les principes canoniques, les Églises épousent le peuple du lieu.
1936 Décret du Patriarche Serge de Moscou
En tout cela, l’Eglise catholique évangélique, comme il est naturel en France, s’inspire plutôt de la tradition gallicane enracinée dans la tradition orthodoxe de ce pays (Saint Irénée et l'Eglise de Lyon) que des coutumes romaines d’aujourd’hui.
1937 Conférences de Vladimir Lossky
Une Église locale d’Occident ne pourra naître que du sol même de l’Occident, comme résultat d’une mission, d’une restauration de l’Orthodoxie occidentale avec ses traditions, son rite, sa spiritualité, le culte de ses saints locaux.
1944 Lettre du père Eugraph Kovalevsky
Au lieu d’éduquer les masses dans la beauté de la pluralité des rites dans l'Église et ainsi de préparer l'esprit catholique ( « catholicon ») à l'union de l'occident et de l'orient chrétiens en une seule Église, ils orientalisent l’Église, la limitent, la diminuent.
1959 Décret du Métropolite Anasthase
Autoriser Votre Grandeur [Saint Jean de Shanghai], [...] à faire entrer sous votre conduite canonique un Groupe Orthodoxe Français, [...] avec conservation pour le dit groupe du Rite Occidental, ...
1960 Saint Jean lors de sa première messe pontificale selon le rite des Gaules
Sincèrement et chaleureusement, nous souhaitons que la foi orthodoxe, dans sa forme propre au génie français, rétablie sur le sol de France, redevienne pour tout son peuple la foi maternelle, comme elle l’est demeurée pour les Russes, les Serbes, les Grecs, ...
1961 Décision de la commission liturgique présidée par Saint Jean de Shanghai
La commission confirme que le texte de la liturgie célébrée actuellement dans l’Église orthodoxe de France est fidèle aux sources antiques conservées jusqu’à nos jours. La restauration, exempte de tout élément personnel, est guidée par les travaux des autres liturges et répond aux critères de tradition et d’Orthodoxie.
1972 Père Dumitru Staniloae dans le rapport de la commission liturgique roumaine
Voilà donc pourquoi nous trouvons légitime l’effort fait par les organisateurs de l’Église catholique orthodoxe de France pour donner à leur Église un rite plus adéquat à la mentalité occidentale, en
restaurant le rite gallican, ...